Cap-Vert

#082 – Un événement à la hauteur du paysage verdoyant

  • 23 au 30 janvier 2024, Santa Luzia puis Mindelo et Santa Antão, Cap-Vert

Mardi 23 janvier, 2ème nuit à Santa Luzia, très venteuse avec des rafales jusqu’à 32 nœuds.

Aujourd’hui est un grand jour, Aurélia a 30 36 38 40 ans !

Les enfants ont décoré le bateau à cette occasion. Guirlande de ballons, panneau « Joyeux anniversaire » sans oublier le chiffre à ne pas trop prononcé… ornent le carré de PTIPOA.

Tout cela a fière allure… tout comme nos 2 blondinets, qui se sont habillés à la hauteur de l’évènement !

La star du jour se fera attabler afin de souffler ses bougies et recevoir ses présents, avant de poursuivre par le petit déj.

Nous levons l’ancre à 10h et quittons ce mouillage venteux, direction l’île suivante ; São Vicente.

Bien que l’île soit juste à côté, nous ne pouvons la distinguer en raison de la Calima, cette brume sableuse venant du continent.

La mer est agitée et le vent soutenu. Durant la navigation, un groupe de dauphins viendra jouer avec le bateau et les vagues, probablement afin de saluer la star du jour.

Nous grignoterons durant le trajet en guise de repas de midi.

Nous atteindrons le mouillage de Mindelo, capitale de l’île de São Vicente, vers 14h, où nous jetterons l’ancre.

Le mouillage est bien protégé… de la houle et du vent, mais pour le vol, c’est une autre paire de manche.

Les commentaires présents sur Navily (l’application qu’on utilise pour les mouillages), font état d’innombrables vols sur les bateaux au mouillage, certains bateaux ayant même été « visités » plusieurs fois…

Bien que ces vols ont eu lieu plus tôt dans la saison, principalement durant la période de l’ARC, ce n’est pas rassurant et invite fortement à la réflexion.

Sentant l’anxiété grandissante de mon épouse, j’appellerai le port à la VHF pour y demander une place, qu’ils nous octroieront sans soucis, le port est loin d’être plein !

Vers 15h, nous levons l’ancre afin de rallier notre place, où nous ferons un accostage parfait.

Une fois bien amarré et branché, nous passerons à la capitainerie avant d’aller se promener un peu en ville.

Nous y ferons qu’un petit tour, car un apéro d’anniversaire nous attend !

Miss Forty aura droit à un Aperol spéciale anniversaire ! Pourquoi spéciale ? Car j’avais gardé spécialement (et précieusement) une bouteille de crémant d’Alsace pour cette occasion, que nous avions ramené lors de notre emménagement sur PTIPOA

Voilà une bouteille qui a de la bouteille ! Elle, qui a survécu à nos périples depuis l’Alsace, traversant les mers et les océans à nos côtés, ne survivra pas au passage de la tempête….Ayden ! 🌪️

L’énergie débordante du zigoto propulsera la bouteille ouverte au sol, qui viendra ainsi nourrir le teck avec la moitié de ce précieux breuvage…. Heureusement que j’avais déjà servi les verres !!

Après ce petit apéro, nous souperons tôt avant de repartir en ville.

Alors que nous nous promenons, un chien errant, couleur bringé arborant une tache blanche sur le cou comme notre regretté Suki, viendra renifler la jambe d’Aurélia et décréter ainsi que nous étions ses amis. Il, ou plutôt elle, nous suivra pendant bien 1h.

Après avoir bien flâner, nous retournons au bateau pour une bonne douche et filer au lit.


Mercredi 24 janvier, 1ère nuit au port de Mindelo, plutôt calme.

Après le petit déj, nous allons au poste de police afin de faire les formalités d’entrée, qui se dérouleront sans heurts.

Une fois cela bouclé, nous passons au marché municipal et en profiterons pour faire quelques courses.

Ça fait drôlement plaisir de voir les étales remplies de fruits et légumes !

Nous retournons ensuite au bateau pour le repas de midi.

Au menu, galettes bretonnes, des complètes s’il-vous-plait, avec œuf et lardons !

Il ne manquait que le cidre et une petite averse (coucou les Bretons..et les Normands !😘).

Aurélia n’en aura pas fini en cuisine, car elle poursuivra en aidant Louna a faire un gâteau d’anniversaire : Fondant au chocolat accompagné de crème vanille, qui nous sera servi pour le goûter !

Nous passerons ensuite l’après-midi au bateau, entre école, beaucoup de lecture, Nintendo pour les enfants, vaisselle et recherche d’infos pour notre prochaine sortie sur l’île voisine pour Aurélia, et blog pour moi.

Sans même nous en rendre compte, le soleil se couche déjà et il ne nous reste plus qu’à passer à table, avant de filer au lit, au son du bar flottant d’en face…


Jeudi 25 janvier, 2ème nuit au port de Mindelo, calme.

Aurélia a très mal dormi cette nuit, en raison de vertiges (non, l’apéro n’y est pour rien ! 🤷🏻‍♀️).

Dès le matin, une « brume » enveloppe Mindelo, malgré le vent. Ce n’est point de la brume telle qu’on la connaît en hiver dans nos pays, mais la « Bruma Seca » – aussi appelé « Calima » aux Canaries – , une sorte de nuage chargé en sable du Sahara ou du désert africain.

En plus de cette brume sablée, Aurélia découvrira une crotte ainsi qu’un pipi au coin du canapé !

Après investigation, nous en déduisons que nous avons eu la visite d’un chat cette nuit, qui a pris ses aises dans le cockpit de PTIPOA ! Grrrr ! 😡😡

Après avoir nettoyé les méfaits du félin, nous consacrons la matinée à l’organisation des prochains jours, que nous passerons sur l’île voisine de Santo Antão, paradis des randonneurs !

Nous prévoyons 2 nuits et 2 belles marches. Pour cela, nous laisserons PTIPOA au port de Mindelo, prendrons le ferry tôt le matin et dormirons dans des AirBnbs sur place.

Les enfants, eux, de leur côté, préparent déjà leurs sacs pour cette expédition, esquivant ainsi l’école !

Après le repas de midi, nous filons en ville pour faire quelques courses en vue de la transat prochaine, avant de revenir au bateau.

Nous devons prendre de l’avance vu que nous nous absenterons les 2 prochains jours.

Malgré d’âpres recherches, nous n’avons pas trouvé de farine !

Aurélia et moi retournerons en ville juste les 2 pour en chercher, laissant les enfants, concentré sur leur cours d’école Nintendo. Nous aurions pu y passer des heures qu’ils ne se seraient pas rendu compte, tellement leurs écrans les absorbent.

Fort heureusement, nous en trouverons enfin ! Il était inconcevable qu’on parte sans farine !

De retour au bateau, nous retrouvons nos têtes blondes, qui n’ont pas bougé d’un poil !

Non sans réclamer, nous les ôterons de leurs jeux vidéos afin d’aller boire un verre au « Floating Bar » du port, où nous croiserons Salomé, que nous avions rencontré furtivement à Tarrafal.

Nous nous attablons tous ensemble et tapons la causette. Elle est venue ici avec NANA et doit prendre un avion le lendemain, mais, en raison de la Calima, aucun avion ne circule !

Son retour à l’air plutôt compromis. Nous passerons un agréable moment et finirons par commander des plats de Patatas Fritas, agrémentés de fromage et bacon ainsi qu’un plat de fruit de mer frits, ce qui constituera notre repas du soir.

Il ne faut pas trop tarder, car nous nous levons tôt demain…


Vendredi 26 janvier, 3ème nuit au port de Mindelo.

Debout à 5h pour tout préparer, sandwichs et finalisation des sacs, remplis pour nos besoins des trois prochains jours.

Une fois les enfants levés et prêts, les sacs contrôlés, PTIPOA fermé et sécurisé, nous nous rendons au ferry, dont le départ est prévu à 8h.

En chemin, les enfants seront heureux de croiser “Mindy”, la chienne qui nous avait “adopté” l’autre jour est là et nous y accompagne !

D’un air tristounet, elle nous regardera franchir la porte de la gare maritime…

Ici, les ferrys sont réglés comme du papier à musique ; départ à 8h pétante, arrivée à 9h à Porto Novo, sur Santa Antão.

Voilà longtemps que nous n’avons pas eu l’honneur d’une telle ponctualité !

En débarquant du ferry, nous faisons la connaissance fortuite de 3 Français, co-équipiers sur un bateau, venus passer la journée sur l’île et convenons de prendre un aluguer ensemble.

A la sortie de la gare maritime, se masse une foule de gens, offrant leur service d’aluguer aux randonneurs et autres touristes fraichement débarqués.

Il y a l’embarras du choix, car les touristes sont peu nombreux ces derniers jours. Le coupable n’est autre que la Calima, qui empêche les avions de voler et donc d’apporter son flot de nouveaux venus.

Nous serons abordés par Blanca qui nous fera la course jusqu’à la Cova de Paúl, le cratère dominant la vallée du même nom, pour 20 €, donc 10 € par « groupe ».

Arrivé au départ de la marche, Blanca nous indique la route, sur la droite. Nous l’empruntons et découvrons petit à petit l’intérieur du cratère, dévoilant une belle surface de culture, canne à sucre et maïs s’y côtoient.

La route longe les flancs du cratère, nous suivons aveuglément le chemin.

Après un peu moins d’une heure de marche et une montée un peu abrupte, nous nous retrouvons…. À notre point de départ !

Arrrrgh ! 😵 😵‍💫

On a loupé l’embranchement du chemin menant à la vallée, demi-tour !

Cette fois, impossible de louper la bifurcation car, venant dans ce sens, celle-ci est bien visible.

Nous ne comprenons pas pourquoi Blanca ne nous a pas indiqué ce sens de marche, cela nous aurait éviter ce « détour ».

Nous empruntons donc le bon chemin et commençons à gravir le flanc du cratère, jusqu’au passage donnant sur la vallée, sorte de promontoire offrant une vue à couper le souffle sur la vallée de Paúl !

Bien que la Calima vienne ternir la beauté du lieu, le spectacle est grandiose.

Nous décidons de faire une pause ici et grignotons quelques biscuits et une banane, la vallée verdoyante en toile de fond.

Après avoir repris des forces, une longue descente nous attends, mettant à mal nos pieds, malgré nos chaussures de marche.

La végétation monte en puissance au fur et à mesure de la descente, devenant petit à petit luxuriante et laissant la place aux cultures.

Canne à sucre, banane, papaye, avocat, etc, le climat d’ici est propice à leur culture.

À un tournant du chemin, trône un petit stand avec du rhum, des biscuits et d’autres fruits, tenu par une famille vivant ici.

Ils nous « invitent » à prendre place à une des tables qu’ils ont aménagées pour accueillir les gens de passage et vendent des boissons fraîches.

Nous nous arrêterons avec plaisir, afin de partager un moment avec ces gens si accueillant et essayer d’en savoir un peu plus sur leur mode de vie.

Nous commandons 2 bières et 2 cocas, tout en dégustant de la canne à sucre fraîchement préparé par le propriétaire, dont nous n’avons malheureusement pas de photos.

Bien que nous ne parlions pas la même langue, nous arrivons tout de même à nous comprendre. Le chef de famille me fera faire le tour du « propriétaire », montrant fièrement ses cultures et expliquant que les parcelles alentours appartiennent à des membres de sa famille, établis ici depuis plusieurs générations.

Murs de pierre, toit en feuilles de canne et sol en terre, leur habitation est très spartiate. On est bien loin du confort occidental !

Nous y passerons un agréable moment et leur achèterons des bouts de canne à sucre et un paquet de gâteaux fait de copeaux de coco entouré de miel, un délice de bombe à sucre !

Il est temps maintenant pour nous de poursuivre notre descente, un long chemin nous attend.

Le sentier nous mènera jusqu’à une route pavée, où les enfants pourront changer de chaussures et mettre leurs sandalettes, libérant ainsi leurs pieds et augmentant par la même occasion le poids de mon fardeau, leurs chaussures de marche finissant irrémédiablement dans mon sac.

Aurélia et moi, dans un souci d’économie de poids, n’avons pas pris de chaussures de rechange, ce que nous regrettons amèrement…

Nous suivons cette route – la seule menant ici – et poursuivons notre descente, qui sera, à partir d’ici, moins raide et plus clémente pour nos pieds meurtris.

Nous nous arrêterons un peu plus loin, sur un petit muret, en bord de route, afin de prendre notre repas de midi.

Ça fait du bien de manger, de reprendre des forces et de reposer ses pieds, à l’ombre de la végétation.

Notre position sur la carte nous indique que nous avons encore énormément de chemin à faire, malgré que nous marchons depuis plus de 4h !

Nous prenons notre courage à deux mains (ou plutôt à deux pieds) et continuons.

La balade continue d’enchanter notre vue, mais écorche de plus en plus nos pieds, devenant gentiment un supplice.

Aurélia n’arrive bientôt plus à marcher, la douleur étant trop vive. Voilà près de 2 bonnes heures que nous marchons depuis notre pause de midi !

Il est temps d’abréger les souffrances et de prendre un aluguer pour nous rendre à Pomba, la ville à l’entrée de la vallée de Paul, où nous avons réservé un AirBnb. C’est donc à l’arrière d’un pick-up que nous terminerons la descente. Nous avons bien fait, il restait énormément à marcher !

Nous serons déposé au centre de Pomba, tous un peu décoiffé et les pieds en compote, mais heureux de notre marche et du tour en pick-up !

Nous passerons dans un petit commerce pour acheter de l’eau pour remplir nos gourdes pour le lendemain ainsi que 2 bières et 2 boissons pour les enfants, que nous irons boire un peu plus loin, face à la mer.

Nous avons ensuite encore un peu de marche jusqu’à notre AirBnb « Pousada Recanto », où nous serons accueillis chaleureusement par Denisia, la propriétaire des lieux.

Nous y avons réservé 2 chambres. Les enfants sont aux anges, ils ont la plus grande chambre (avec 3 lits !) et disposent même d’un balcon… qui passe devant notre fenêtre !

Après avoir pris nos quartiers, chacun est heureux de pouvoir libérer ses pieds de ses chaussures devenues bourreaux, les laver et se vautrer ensuite dans le lit !

Quelle journée ! 🥵

Mais ce n’est pas fini, il nous faut encore ressortir pour le repas du soir, et donc, remettre nos chaussures de marche..ouille !

Sur les conseils de Denisia, nous irons à un petit resto où nous mangerons très bien, mais, comme à l’accoutumé au Cap-Vert, un temps fou se passe entre la commande et la réception du plat, nous rentrerons donc tard.

Chacun passe à la douche avant de filer au lit ! Le compteur de pas indique 31’650 pas !

Wahou !

Bravo les enfants ! 👍 👍


Samedi 27 janvier, 1ère nuit à Pombas. Que c’est bon d’avoir passé quelques heures à l’horizontal !

Les courbatures et le mal de pied refont surface dès la descente du lit, mais qu’importe, il faut souffrir pour être beau faire de la rando !

Alors que nous nous régalons du petit déjeuner que Denisia nous a concocté, arrive Blanca, le chauffeur de l’aluguer d’hier, avec lequel nous avons convenu d’un transport afin de poursuivre notre périple vers le nord.

Il est un peu en avance, car ce ne sera pas lui qui nous « promènera » aujourd’hui, mais Fabio.

Nous voulions faire une longue marche aujourd’hui, mais vu l’état de nos jambes et de nos pieds, nous devons y renoncer.

Nous allons donc faire plus tranquille que prévu. Nous partons à 9h, direction la rhumerie de la vallée de Paúl, que nous visiterons en vitesse, car il n’y a pas d’activité aujourd’hui et c’est tout petit.

Nous faisons le tour avant de passer par la case dégustation… il est 9h30 tout de même…

Un dicton dit :

« Boire du rhum le matin

ne fait pas de toi un alcoolique

mais un pirate ! »

Après avoir gouté à la panoplie, nous achèterons une petite bouteille de liqueur de mangue et une de maracuja, le rhum n’étant pas trop à notre goût.

Nous repartons ensuite dans l’aluguer, direction cette fois la vallée de Xôxô (qui se prononce Chocho).

Nous ferons une courte halte à Sinagoga, avant que Fabio nous emmène au fond de la vallée de Xôxô, où nous marcherons un peu.

La vallée est belle mais n’égale pas celle de Paúl !

Après un moment, nous reprenons la route. Nous ferons un crochet par Ribeira Grande avant de poursuivre direction de Ponta do Sol et enfin Fontainhas.

Dès la sortie de Ponta do Sol, la route se transforme en piste de terre, à flanc de falaise et parfois bien raide, donnant quelques sueurs à nos 2 nanas…

La route n’est pas large, il ne faudrait pas devoir croiser quelqu’un, ça pourrait être sport.

Au bout d’un moment, Fabio s’arrêtera et ne souhaitera pas aller plus loin, la piste devenant bien trop inconfortable.

Nous finirons le chemin à pied -non sans mal, chaque pas étant douloureux – jusqu’au petit village de Fontainhas, petite bourgade nichée sur un promontoire rocheux, entourée de culture en terrasse.

Ce site a été classé en 2016 comme le deuxième plus beau site rural du monde par le National Geographic, et on comprend pourquoi. Malgré la Calima qui ternit les couleurs, la vue reste incroyable !

En découvrant le site, la 1ère question qui vient à l’esprit est, pourquoi ici ? 

C’est loin de tout et la mer n’est pas vraiment accessible.

Cette question restera malheureusement en suspend…

Tout en approchant du village, des plaintes qui étaient jusqu’à maintenant un peu diffuses, s’élèveront et deviendront plus insistantes dès l’entrée du village… nos enfants n’en peuvent plus !

Nous ne sommes pas en meilleurs état, mais on ne le dit pas.

Alors que nous souhaitons continuer un peu sur l’autre versant du village, la limite est atteinte, nous n’irons pas plus loin.

Nous retournons au centre du village et allons boire un verre dans un petit bistrot, tout le monde l’a bien mérité. D’autres Français sont attablés là, nous faisons donc un brin de causette.

Une fois désaltéré et un peu reposé, il est temps de repartir d’où nous sommes venus, direction Ponta do Sol, où notre hébergement pour la nuit nous attends.

Les enfants ayant du mal à marcher, les mashmallows glissés dans le sac serviront d’appât et de carburant, ce qui aidera grandement pour ce trajet.

Il nous faudra bien 45 minutes de marches pour atteindre la ville.

Nous nous arrêterons sur un banc, devant le cimetière, afin de manger notre repas de midi.

Nous sommes à côté du stade de foot, où un événement se prépare. Plusieurs équipes arrivent et y pénètrent, en musique, chacune ayant son enceinte portable avec elle !

Une fois notre repas fini, nous nous dirigeons vers le centre, où se trouve notre AirBnb « B&B Djassi ».

Aurélia souffre le martyr et a une démarche des plus improbables et rêve d’une paire de tong !

Bien que nous soyons en avance sur l’heure prévue, nous pourrons accéder à notre chambre et ainsi nous reposer et libérer nos pieds de ces chaussures devenues tortures.

Les enfants, eux, n’ont pas ce problème, ils sont en sandalette. Seules les courbatures les font souffrir.

Après s’être quelque peu reposé, nous allons explorer un peu la ville, mais tout est désert !

C’est en remontant vers le stade que nous comprendrons où sont passé tous les habitants…ils sont tous au tournoi de foot !

Le match étant bientôt fini, nous pouvons pénétrer dans l’enceinte et s’imprégner de cette ambiance.

Après les 3 coups de sifflet, la foule sortira de l’enceinte et se dispersera dans la ville, certains à pied, d’autres en aluguer.

Nous contournons le stade et passerons devant un bar ayant installé un baby-foot dans la rue.

Une bande de copains y jouent et invitent Ayden, qui semble s’intéressé, à y jouer !

Il est aux anges et prends volontiers part à leur partie !

Aucun ne parlent français ou anglais, mais qu’importe, le langage du cœur est universel.

Je serai aussi également invité à y prendre part, lorsqu’un des joueurs ayant abandonné.

Nous passerons un court, mais agréable moment.

Nous poursuivons un moment mais nos douleurs musculaires et pédiatriques nous rattrapent, nous poussant à retourner dans notre chambre avant le repas du soir.

Par chance, le resto juste en face est très bien noté, nous n’aurons donc pas trop à marcher.

Aurélia et moi choisirons la Cachupa, une sorte de ragoût avec du maïs et des haricots secs. Ce plat est une spécialité culinaire cap-verdienne, considéré même comme plat national.

Il sera agrémenté de poisson pour Aurélia et de porc frit pour moi.

Les enfants, eux, choisissent des spaghettis bolognaises.

Le repas sera délicieux pour tout le monde et peu cher, le tout pour 30 euros, et, fait étonnant, c’est les spaghettis qui ont coutés le plus cher !

Une fois le repas fini, comme à leurs habitudes, les enfants débordent d’énergie. Ils s’improviseront une partie de foot dans la rue…avec une bouteille en plastique.

Il ne nous restera ensuite plus qu’à faire quelques pas pour rejoindre notre hébergement et nos lits respectifs, pour une bonne nuit de sommeil.

Malgré les douleurs, nous avons fait plus de 16’200 pas !


Dimanche 28 janvier, 1ère nuit à Ponta do Sol.

Après un réveil en douceur, nous montons sur le toit terrasse, afin d’admirer la vue et surtout les peintures ornant les murs.

Nous nous rendons ensuite dans la cuisine, où un super petit déj nous attends.

Œufs, pain, beignets de banane, jambon, fromage, fruits, il y en a pour tous les goûts et ça fait un moment que nous n’avions pas eu autant de choix !

Après s’être bien rassasié, nous regagnons notre chambre pour préparer nos affaires. Blanca doit bientôt arriver pour nous conduire une dernière fois à travers Santo Antão.

Il arrivera peu après et nous partons aux alentours de 9h30.

Nous souhaitons revoir la vallée de Paul et y aller en aluguer est bien plus confortable, surtout quand les courbatures et les pieds en compote nous rappellent les kilomètres déjà parcourus.

Blanca nous amènera pratiquement au bout de la route, d’où nous poursuivrons à pied et nous baladerons encore 45 minutes.

La Calima s’est estompée quelque peu, nous offrant d’autres perspectives de cette magnifique vallée. Malheureusement sans incidences sur les douleurs musculaires et les plaintes associées.

Après en avoir bien profité (de la vue, pas des plaintes), nous repartons, direction Porto Novo, par la côte.

Blanca n’a pas l’air en forme et, ce qui devait être une « visite guidée », fini par être juste un transport en taxi, que Blanca souhaite abréger au plus vite.

Il faudra que je demande plusieurs arrêts durant le trajet, afin de quand même profiter de la visite et des vues. Sans cela, Blanca nous amenait tout droit à Porto Novo….

L’arrêt au phare nous offrira un magnifique point de vue et permettra de vider quelques vessies, furtivement…

Nous atteindrons Porto Novo vers 12h, libérant ainsi Blanca de son fardeau…en l’occurrence nous…

Après un petit crochet par la plage, nous longeant le bord de mer pour se trouver un restaurant.

Nous en dénicherons un typique, fréquenté par les locaux.

Le resto n’a pas de carte, mais une sorte de buffet. Chacun va devant le comptoir et choisi ce qu’il veut.

Ce sera cuisse de poulet, accompagnée de légumes, frites et riz. Alors que tout était délicieux, nous découvrirons le manioc frit, qui aura un énorme succès.

En plus de s’être régalé, le budget est préservé -comme souvent au Cap Vert, en dehors des zones touristiques- car ce repas copieux nous aura couté qu’un peu moins de 30 euros !

Le ventre repu, nous poursuivrons notre flânerie à travers Porto Novo, car nous avons du temps à tuer…le ferry ne part qu’à 19h…

La chaleur est étouffante et des pauses à l’ombre sont les bienvenues, surtout que nos pieds sont toujours meurtris.

Alors que nous marchons, nous croiserons un groupe d’enfants déguisés. Nous leur distribuerons des mashmallows, ils sont heureux !

Nous continuons ensuite vers la prochaine zone d’ombre. La soif se faisant sentir, je partirai en expédition pour trouver un commerce, afin de ramener de la boisson fraîche à l’équipe.

Alors que m’approche d’un commerce, des bruits de tambours se font entendre. Je scrute les alentours mais ne voit rien… ils doivent répéter pour le carnaval, qui doit se dérouler prochainement.

J’achètes des bières et du coca, et repars rejoindre les miens, patientant sagement à l’ombre, pour déguster ces boissons plus que bienvenues.

Le bruit des tambours se fait de plus en plus insistant, ça à l’air de se rapprocher.

Ce qui sera effectivement le cas !

Nous prenons vite nos affaires et rejoignons le cortège.

Peu de participants sont déguisés, il doit s’agir d’une répétition. Certains arborent un maquillage noir, qu’ils se feront un plaisir d’étaler sur certains spectateurs, dont Ayden, qui finira avec les joues marquées de noir.

Nous suivrons quelques temps le cortège et finirons par les abandonner après un moment, étant donné qu’ils s’éloignent du centre de Porto Novo, d’où part le ferry.

Alors que le soleil commence à décliner, l’heure de retourner au terminal du ferry arrive à grand pas.

Alors que nous attendons dans le hall, nous admirons le flot de visiteurs sortir du ferry et pouvons constater que le vol des avions à repris, car il y a foule ! Nous sommes venus au bon moment.

Le ferry partira à 19h pile et nous atteindrons Mindelo à 20h.

Il ne nous reste plus qu’à rejoindre le port, où nous retrouvons PTIPOA, tout sale, mais tout est en ordre !

C’est chaque fois avec soulagement que nous le retrouvons « intacte ». Le podomètre comptabilise 22’000 pas !

Après un bref rangement, il fait bon de retrouver son lit… bonne nuit !


Lundi 29 janvier, 6ème nuit au Port de Mindelo (pour PTIPOA, la 4ème pour nous).

La nuit fut calme, la matinée un peu venteuse. Nous avons des nouveaux voisins, un cata Nautitech 46 open, nommé ZIGZAG, avec 5 personnes à bord.

Alors qu’ils sont dehors, j’engage la conversation. Nous faisons donc la connaissance de Ludivine, Guillaume et leur fils Maé (12 ans), ainsi que leurs 2 équipiers, Jean-Jacques et son fils Julien.

Ils ont également un chien à bord, prénommé Fly, un petit Jack Russel plein d’énergie.

Au programme de la matinée, lecture pour les enfants, rangement, nettoyage et linge pour les adultes.

La Calima a coloré le bateau, à l’extérieur, comme à l’intérieur. Nous retrouvons cette poussière de sable hyper fin partout !

Nous avons la place de port jusqu’à aujourd’hui, mais nous ne sommes pas prêts pour le départ, il nous faut tout d’abord récupérer de notre périple vert, c’est pourquoi je passe à la capitainerie pour prolonger notre séjour de 2 jours supplémentaires.

Après cela, nous filons en ville. Nous n’avons pas encore visité le marché africain, qui regroupe denrées alimentaires et souvenirs en tout genre.

Nous nous autoriserons quelques achats en souvenir de cette belle escale qu’a été le Cap-Vert. Ce sera donc t-shirt et robe, à l’effigie du pays.

L’heure du repas approchant, Aurélia souhaite grandement manger une dernière Cachupa.

C’est donc à elle que revient la tâche de nous trouver l’endroit où la manger.

Au centre de la place trône un bâtiment rond abritant différents restaurants, enfin…restaurants est un grand mot, car il s’agit plutôt de bui-buis…

Nous faisons le tour mais aucun n’a de carte ou de présentoir, sauf un, où on arrive tout juste à deviner qu’il est écrit « Cachupa ».

Aurélia se décide pour celui-ci ! Des touristes y sont attablé et sont sur le point de partir. Parfait, nous prenons leur place et commandons.

La mama commence à s’affairer au fourneau et nous dégustons tranquillement notre bière. Alors que la préparation est déjà bien entamée, la mama ouvre le frigo pour prendre des denrées.

C’est là qu’Aurélia apercevra des bêtes à l’intérieur du frigo mais ne dira rien… Les plats arrivent sur la table et le goût est à la hauteur de l’hygiène du lieu… exécrable ! 🤢🤢🤢🤢

Personne ne finit son assiette et nous quittons rapidement ce lieu propice à une bonne gastro. Nous achetons encore quelques légumes et des œufs avant de rentrer au bateau, où Aurélia nous fera ingurgiter un cocktail d’huiles essentielles pour éviter d’être malade.

Pour être sûr, on se boira également un bon verre de rhum… on est jamais trop prudent 😜.

Nous retournerons en ville l’après-midi, au marché couvert, pour y acheter des fruits.

De retour au bateau, nous aurons la visite de Joëlle de NANA, venue glaner des infos sur Santo Antão.

Nous passerons ensuite la soirée tranquille au bateau, croisant les doigts pour ne pas être malade.

Nous redoutons cela car nos amis de NIRVANA avaient été très malade pendant plus de 10 jours en raisons de glaçons consommés à Boa Vista, une autre île du Cap-Vert.

Nous verrons bien…


Mardi 30 janvier, 7ème nuit au port de Mindelo (pour PTIPOA, la 5ème pour nous).

Le vent souffle sans interruption, les alizées sont bien présent.

Aurélia se réveille à 4h et n’arrive plus a dormir, probablement dû au stress de tomber malade, mais heureusement ça n’arrivera pas.

La matinée est consacrée à l’école. Pour ma part, je pars changer notre bouteille de gaz vide à la station-service du coin.

L’échange de bouteille qui nous coûtait dans les 30 € à Port-Leucate, coûte ici….. 4.30 € !! Oui, quatre euros et trente centimes ! Imbattable !

Entre-temps, nous discutons un peu avec ZIGZAG et Maé viendra jouer au Lego avec Ayden.

Vers midi, ZIGZAG part manger en ville et nous demande si on veut se joindre à eux, ce que nous acceptons volontiers ! Un local, qui leur sert de guide, connaît un bon resto et nous y emmène.

Nous passerons un bon moment en leur compagnie et mangerons bien.

Aurélia aura droit à sa Cachupa, mais celle-là était délicieuse, contrairement à la dernière plus que douteuse du marché africain.

De retour au bateau, je m’occupe de finir préparer le bateau pour la transat à venir. ZIGZAG, eux, sont sur le départ.

Encore un brin de causette, échange des numéros de portable et souhait de bon vent, nous les aidons au départ ! Nous nous reverrons de l’autre côté !

Bon vent !

En fin d’après-midi, nous nous rendrons en ville pour marcher un peu et faire encore quelques courses. Nous serons heureux de trouver du beurre et des légumes congelés, ce sera parfait pour la transat.

Le grand départ est pour demain !

Nous irons tout d’abord passer une nuit au mouillage au sud de São Vicente, à São Pedro, afin de nager avec les tortues le jour et observer les requins la nuit, avant le grand saut dans l’Atlantique…

mais demain est un autre jour….

2 Comments

  • Mams

    Salut vous 4
    Merci pour le recit que j’attendais avec impatience
    Je ne pensais pas que le Cap Vert etait aussi beau j aurais été partante pour la grande marche que vous avez faite
    Je vous souhaite une belle fête de Pâques et vous embrasse bien fort
    Je pense bien a vous 4

    • Jo

      Salut
      Oui ça a pris plus de temps que prévu pour publier, mais ta patience a été récompensée.
      Le cap vert était magnifique et ça t aurais assurément beaucoup plu. Il y a beaucoup de rando a faire là-bas!
      Bonne Pâques à vous aussi et gros bisous de Marie-Galante.

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