Cap-Vert

#080 – Comme un avant-goût d’Afrique

  • 5 au 7 janvier 2024, pleine mer puis Palmeira, île de Sal, Cap-Vert

Vendredi 5 janvier, 7ème nuit en mer, entre les Canaries et le Cap Vert.

Nous nous rapprochons gentiment de notre but, nous ne sommes plus très loin du Cap Vert.

On peut apercevoir au loin une lueur diffuse, signifiant la présence d’une ville ou d’un village, sur la terre ferme.

La mer ici est très agitée et fait danser PTIPOA avec ses vagues. Apparemment elle a décidé de nous chahuter une dernière fois avant notre arrivée sur l’île de Sal, la petite coquine !

La tentative de ralentir un peu la veille n’a pas fonctionnée. Nous ne voulions pas arriver de nuit, du coup, on arrive… au beau milieu de la nuit ! 🤷‍♂️

Mais cela fait partie de la joie du bateau, on sait quand on part, pas quand on arrive…

Les lumières de la ville de Palmeira sont en vue. Une odeur indescriptible de terre chaude emplit l’air, indiquant à notre odorat que nous nous rapprochons.

Arrivé à proximité des côtes et donc sous la protection de l’île, la mer se calmera rapidement.

Il est temps maintenant de se concentrer pour l’arrivée, car le mouillage où nous nous rendons peut être dangereux à cause des obstacles non signalés.

Les moteurs sont démarrés, les voiles affalées et notre vigilance aiguisée.

Nous commençons à apercevoir le 1er obstacle, un énorme cargo « abandonné » au mouillage, juste devant le port. Il n’est signalé que par un minuscule feu de mouillage suspendu à sa poupe. De part sa taille, il est assez aisé de le voir, les lumières de la ville dessinant sa silhouette.

La suite sera moins distincte. Alors que nous avançons doucement, nous voyons 2 énormes masses noires, à fleur d’eau.

Mes cartes indiquent des bouées d’amarrage, ça doit être cela ! Il aurait quand même pu y mettre une petite lumière, car si tu t’en prends une, tu peux dire adieu à ton bateau en plastique! Ces bouées sont en métal et surtout énormes, permettant d’amarrer des cargos de grande taille.

Le plastique s’est fantastique, mais le métal, ça fait mal !

Nous les contournons bien gentiment et pénétrons enfin dans la zone de mouillage.

Il y a pas mal de bateau ancré mais nous restons un peu à l’écart, vers l’entrée, où nous jetons l’ancre, en prenant garde de ne pas être dans le chenal qu’emprunte les cargos.

Nous pourrons toujours nous déplacer demain, si besoin.

La manœuvre se terminera par l’extinction de moteurs, il est 4h du mat, heures des Canaries.

La traversée aura duré un peu moins de 7 jours, mais nous y voilà !

Pour fêter cela, rien de mieux qu’un bon verre de rhum ! 🥃

Ça fait du bien d’être au calme, presque immobile, tout en sirotant un petit verre !

Une fois fini, nous filerons à la douche et au lit, pour le repos des guerriers.

Nous dormirons jusqu’à environ 10h. On ne peut pas faire la fête naviguer toute la nuit et être debout tôt.

Les enfants, eux, se sont réveillés depuis un bout de temps et se sont à peine rendu compte que nous étions arrivés…

La matinée sera consacrée au rangement du bateau, nous n’aurons plus besoin de nos affaires de navigation pour un moment, tout comme le gennaker !

L’heure de midi arrivera vite (en même temps, il n’y a pas de miracle si tu te lèves à 10h…).

Au menu nous aurons droit aux restes de la daurade coryphène, cette fois cuisinée avec lardons, poivrons et oignons. Un vrai régal et même meilleur que la 1ère fois !

Après ce délicieux repas, nous nous préparons pour aller à terre, car nous devons officialiser notre entrée sur le territoire Cap Verdien et nous sommes, bien évidemment, curieux de découvrir l’endroit !

Nous prenons l’annexe et allons accoster au port de pêche.

A peine arrivé à proximité du rivage, un enfant court à notre rencontre, pour attraper notre amarre et nous aider à accoster.

Bien qu’il nous parle dans un mélange de portugais et de créole, nous comprendrons rapidement qu’il nous propose de « surveiller » l’annexe en échange d’une petite pièce, que nous lui donnerons.

Arriver dans ce petit port est un dépaysement total, nous offrant un avant-goût d’Afrique.

Une foule de gens est amassée sur le quai et travaille le poisson pêché durant la matinée.

Certains sur des tables, d’autres à même le sol, ça coupe, tranche et trie, d’autres négocie et achète.

Voilà un spectacle à lui tout seul ! Nous observerons cette scène un moment, avant de continuer vers le village, à la recherche du poste de police, car c’est ici que se passe la suite !

Pour entrer dans un pays hors UE, il faut faire la « clearance », c’est-à-dire s’annoncer aux autorités du pays.

Nous trouverons le poste de police assez rapidement, le village n’est pas très grand et il n’y a pas grand-chose d’ouvert, c’est l’heure de la sieste.

Nous pénétrons dans le bureau et expliquons au policier présent que nous souhaitons faire le check-in.

Nous pouvons faire l’entrée du bateau en remplissant le formulaire adéquat et en déposant les papiers du bateau. Pour ce qui est de l’entrée de l’équipage, c’est une autre affaire… le responsable de l’immigration ne vient que le matin.

Nous devrons revenir à 9h demain matin, le policier ayant bien insisté sur l’heure, à 9h !

Très bien, nous serons là, à l’heure, gênes helvétiques oblige !

Nous poursuivons par l’exploration du village et sommes désormais à la recherche d’une échoppe vendant des cartes SIM du Cap Vert.

Au coin d’une rue, en voilà une ! En fait, la seule ici !

Par chance, la dame parle français et nous explique les subtilités de la téléphonie mobile. Les prix ici sont exorbitants comparé à ce que nous payions en Espagne.

Nous achetons une carte prépayée de 7 GB pour environ 15 euros. Pour ce prix-là, en Espagne, nous avions 80 GB !

N’ayant pas trop l’habitude du rationnement de données internet, Il faudra dans un premier temps limiter les connexions et réserver internet pour les données météos et les recherches essentielles, nous verrons par la suite.

La dame aura la gentillesse de nous débloquer la carte SIM afin que nous ayons plus qu’à l’insérer dans notre routeur. Fort heureusement, car tout est en portugais et notre connaissance du portugais est situé au même niveau que celui de la mer… c’est-à-dire zéro ! Obrigado !

Nous flânerons ensuite dans les rues et ne manquerons pas de visiter les petits magasins de souvenirs, où nous découvrirons la devise du Cap Vert : « NO STRESS » et qu’il y a quand même pas mal de francophones ici, la proximité du Sénégal y contribuant probablement.

Après ce petit tour, nous nous dirigeons à nouveau vers le port pour reprendre notre annexe.

Nous pourrons constater que le gamin qui s’était proposé de garder notre embarcation n’est plus là…

Un autre gamin, flairant le filon et dans un élan opportuniste, tentera de nous réclamer une pièce car il a « gardé » notre annexe… mais ça ne sera pas pour cette fois.

Nous embarquons et prenons la direction de PTIPOA.

En chemin, nous constaterons que nos voisins, un monocoque français nommé NANA, sont à bord.

Nous faisons un petit crochet pour leur dire bonjour. Ni une ni deux, ils nous invitent à bord pour boire un coup.

Vu que ce n’est pas notre genre de dire non, nous acceptons volontiers !

C’est ainsi que nous faisons la connaissance de Joëlle et Yves, en voyage depuis 2 ans. Ils reviennent du Sénégal où ils ont passé plusieurs mois.

Nous passons un agréable moment à discuter et à en apprendre un peu plus sur le Cap Vert, car NANA y est depuis un moment, connaissant les « ficelles » de la vie ici.

Alors que nous discutons, nous voyons un peu plus loin une tortue sortir la tête de l’eau. Il y a apparemment pas mal de tortue ici, mais le vent brasse l’eau et la rend trouble, empêchant de les voir.

Après cela, nous retournerons sur PTIPOA.

Ayden et moi irons à l’eau, caressant l’espoir de voir une tortue, alors que les filles, elles, restent simples spectatrices.

La baignade sera seulement rafraichissante, aucun animal à portée de vue. Nous passerons ensuite la soirée tranquille.


Samedi 6 janvier, 1ère nuit à Palmeira, très calme.

C’est presque bizarre de passer une nuit « immobile ».

Nous prenons rapidement le petit déj avant d’aller à terre. Nous avons rendez-vous à 9h pétante.

Notre séjour dans les pays du sud ayant quelque peu déréglés notre ponctualité typiquement suisse, nous arriverons à….9h30 !

Le policier nous indique que la personne de l’immigration n’est pas là, qu’elle devrait arriver d’ici 20 minutes…

D’autres personnes, dans le même cas que nous, sont aussi là à attendre.

Il y a un couple d’allemand du monocoque VINCENTA ainsi que des français, sur SAMSARA.

VINCENTA est descendu des Canaries en même temps que nous, nous l’avons vu plusieurs fois sur l’AIS durant le trajet.

Nous discutons avec ce petit monde, tantôt en français, tantôt en allemand, en attendant le service d’immigration.

Nous avons pris connaissance de la devise du Cap-Vert hier, aujourd’hui nous l’éprouvons.

Le « NO STRESS » n’est pas des bêtises ! L’immigration arrivera tranquillement…..

à 11h !! 😵‍💫😵‍💫

S’en suit un petit ballet où chacun passe, tour à tour, avec un des policiers pour remplir une énième fiche de renseignements, avant qu’il nous tamponne enfin nos passeports.

Nous voilà officiellement entrés au Cap-Vert.

Vu le temps d’attente, nous avons pu organiser la suite de la journée avec nos compagnons d’infortune, car, tout comme nous, ils souhaitent également se rendre à Espargos, une ville située à quelques kilomètres de là.

Ici, point de bus, mais des Aluguers.

Les Aluguers sont des transports collectifs, souvent des minibus spécialement aménagés pour accueillir le plus de monde possible.

Il part dès qu’il est plein, donc la stratégie de se regrouper pour en remplir un plus rapidement est la plus sensée.

Nous nous rendons donc à la sortie de Palmeira, à l’endroit où les aluguers arrivent et repartent.

Il ne faudra pas longtemps pour que nous puissions en prendre un et nous rendre à Espargos.

Coût du trajet, 100 escudos (équivalent à 1 €) par personne.

Une fois arrivé en ville, nous décidons de prendre un autre aluguer, direction Santa Maria, à la pointe sud de l’île de Sal.

Le trajet étant un peu plus long, le coût est un poil plus élevé, 120 escudos (1,20€) par personne.

L’aluguer, bien que déjà pas mal plein, s’arrête à la demande des personnes en bord de route pour le prendre à bord.

Dans un aluguer, quand il n’y a plus de place, il y en a encore !

C’est amusant d’être dans ce transport bondé, serrés comme des sardines au milieu des autochtones.

L’île n’étant pas très grande, nous atteindrons Santa Maria en 30 minutes.

La ville est grande et surtout hyper touristique, bien loin du petit village de Palmeira où nous avons jeté l’ancre.

C’est en voyant la plage que nous comprendrons pourquoi.

Du sable blanc et de l’eau turquoise, une vraie carte postale !

Nous nous promenons sur la jetée qui s’avance dans la mer. Ici et là, des étales éphémères ont été installées où se vendent poissons de toutes tailles ainsi que d’autres babioles et souvenirs. 

Plusieurs personnes sont regroupées, en bout de jetée et observe la mer. Une ombre de bonne taille semble se déplacer dans ce bleu turquoise.

Il ne s’agit ni plus ni moins d’une tortue, dont la présence attire les nageurs avoisinants, qui commencent à l’entourer. Pas sûr que ce soit la meilleure approche pour observer l’animal. Il n’a cependant pas l’air perturbé par cette manœuvre, et, d’un coup de nageoir, filera plus loin, laissant les curieux sur place.

Bon, ce n’est pas tout ça, mais il commence à faire faim ! Et vu que nous n’avons pas fait de sandwich pour l’excursion du jour, nous irons au resto. Encore faut-il en trouver un pas trop « attrape-touriste »…

En marchant, nous nous faisons accoster, en français, par un Cap-Verdien qui nous demande ce que l’on cherche.

Il connaît plusieurs restaurants typiques, pas trop loin d’ici et propose de nous y emmener.

Arrivé dans les alentours, il nous indique les différents resto et propose d’abord de nous montrer sa boutique, située dans un marché couvert juste à côté.

Voilà donc le but de la manœuvre ! Il souhaitait nous « attirer » dans sa boutique !

Nous y allons et finirons, après âpres négociation, par lui acheter des robes pour les filles et un boubou pour Ayden.

C’est bien joli, mais on n’a toujours pas mangé avec ça !

Nous tentons d’aller dans le resto qui a l’air le plus typique, mais le grill, situé juste à l’entrée, inonde l’endroit de fumée, rendant l’atmosphère irrespirable.

Étonnamment cela n’a pas l’air de déranger les locaux mais est rédhibitoire pour nous.

Essayons donc le second restaurant, moins typique mais pas enfumé ! Nous y mangerons bien. 

Après cela, nous continuerons la visite de Santa Maria, en faisant un crochet par la jetée, avant de rejoindre à nouveau Espargos.

Nous embarquons dans un aluguer déjà bien rempli, qui ne tardera pas à partir peu après.

Nous atteindrons Espargos une trentaine de minutes (et quelques autochtones supplémentaires ramassés en chemin) plus tard.

Nous nous mettons à la recherche d’un commerce, car nous devons encore faire des courses, les 7 jours de traversée ont épuisés nos fruits et légumes frais.

Nous cherchons donc un supermarché pour y faire nos courses, mais seul des petits commerces sont ouverts. Nos habitudes d’européens faussent notre perception, car ici, les supermarchés tels qu’on les connait n’existe tout simplement pas.

Après maintes recherches et à bonne distance, nous trouverons tout de même un commerce s’y rapprochant, où nous serons heureux de faire des courses !

Nous ressortirons bien chargés ! Il ne nous reste plus qu’à nous rendre à l’endroit où les aluguers arrivent, car il nous faut encore retourner à Palmeira.

Alors que nous arpentons une rue en direction du centre, un aluguer s’arrête à notre niveau et demande si nous allons à Palmeira !

Quelle chance ! Cela nous épargne une marche jusqu’à la place des aluguers, surtout que nous sommes bien chargés.

Après le court trajet séparant Espargos de Palmeira, nous serons gentiment déposés devant le port.

Il ne nous reste plus qu’à embarquer dans l’annexe et retourner sur PTIPOA, pour du repos, après avoir rangé les courses, bien entendu.

Une fois cela fait, Ayden et moi irons piquer une petite tête, ça fait toujours du bien, surtout après cette journée chaude ! Nous ne verrons toujours pas de tortues, dommage !

Aurélia, de son côté, s’active pour nous faire une galette des rois, 6 janvier oblige !

Coïncidence ou pas,

ce sera elle la reine !

🤔 😘 👑

Le reste de la soirée sera tranquille, la journée nous aura épuisés.


Dimanche 7 janvier, 2ème nuit à Palmeira.

Le matin, tout le monde se lève tôt, notre horloge interne est encore réglée sur l’heure des Canaries !

Au programme, école pour les enfants qui sont motivés par le nouveau deal mis en place.

Ce deal consiste à ce qu’ils peuvent jouer à la Nintendo la moitié du temps qu’ils ont fait école. 1h d’école donne droit à 30 minutes de Nintendo.

Ce deal a dû être instauré suite à l’expérience que nous avons eu durant la traversée… Les enfants ne voulaient plus rien faire d’autre que de jouer à la Nintendo, nous faisant regretter à maintes reprises de la leur avoir achetée. Il a fallu donc trouver une parade, qui, pour l’instant, à l’air de marcher.

De mon côté, je m’occupe un peu du blog vu que nous avons à nouveau un accès, bien que restreint, à internet.

Peu avant midi, nous décidons d’aller manger au village. Joelle et Yves de NANA nous avaient parlé d’un resto bon et pas cher.

Nous mettons l’annexe à l’eau et embarquons. Vu que nous ne nous souvenons plus du nom du resto, nous nous arrêtons en passant devant NANA pour leur demander.

Le hasard fait qu’ils ont également prévu d’y aller manger à midi ! Très bien, nous nous retrouvons là-bas.

Le resto, qui ressemble plus à un bar, ne paie vraiment pas de mine. C’est là que se retrouve les locaux, car nous sommes les seuls touristes.

La commande se fait au bar et le repas est servi sur la terrasse.

Passer commande ne sera pas facile, car la jeune femme au bar ne parle ni français, ni anglais !

Fort heureusement, un habitué du bar, prénommé Jack, m’aidera dans cette tâche. Il balbutie un peu de français et, l’apéro (bien prononcé) aidant, débutera une conversation quelque peu improbable, après avoir passé commande pour nous du plat du jour.

Il travaille au port, il est plongeur. Il est fier de son île et aime beaucoup le grog produit ici, dont il m’offrira un verre. Il aime aussi m’entendre parler le français et me demande juste de parler !

Nous « discuterons » ainsi un certain temps, avant qu’il rentre chez lui.

Entre-temps, NANA est arrivé, suivi de Simon, capitaine du SAMSARA, rencontré la veille devant le poste de police.

Le repas arrivera un bon moment après, car ici, il se passe un temps fou entre la commande et la réception du plat, et ce, pour une bonne raison !

Chaque plat est préparé sur commande ! Après cette attente, nous recevons nos plats ; poissons grillés accompagnés de riz et de légumes.

Nous nous régalons et les portions sont généreuses ! Nous passons un agréable moment.

Le repas pour les 4, avec de 2 bières et un coca, nous aura coûté que 20 € !

Après cet excellent repas, nous nous rendons au poste de police pour annoncer notre sortie de l’île de Sal et récupérer les papiers du bateau, car nous souhaitons continuer notre route dès le lendemain.

Nous faisons également un crochet par l’échoppe de téléphonie pour recharger notre carte SIM avant de retourner au bateau.

En fin d’après-midi, nous levons l’ancre pour aller mouiller dans la baie d’à côté, Baia da Mordeira.

L’eau ici est un peu moins trouble qu’à côté du port, nous en profiterons pour nous baigner. 

Par la suite, les enfants seront pris d’une folie culinaire et se mettront aux fourneaux. Ayden est à la coupe des carottes et Louna à la préparation de la pâte pour une galette des rois, façon suisse.

Cela nous laisse, à Aurélia et moi, le loisir de vaquer à nos occupations.

Aurélia fera un moment ses cours et moi je me mettrai à la suite de la rédaction du blog.

La soirée se déroulera ensuite tranquillement et finira tôt…

Réveil prévu à 4h, il ne faut donc pas trop traîner….

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