Traversée

#084 – Comme une promenade de santé…ou presque

  • 3 au 21 février 2024, Transatlantique de Mindelo – Cap Vert à Sainte-Anne, Martinique

Samedi 3 février, 3ème nuit au mouillage de Mindelo. Après avoir réparé l’hélice la veille, je plonge à nouveau pour contrôler tout ça, on n’est jamais trop prudent.

Tout est OK, c’est parfait, nous partons aujourd’hui ! 😃

Après les derniers préparatifs, nous levons l’ancre à 11h30, direction Le Marin, en Martinique, à environ 2’100 milles nautiques (plus ou moins 3’890 km)…. En route orthodromique (route le plus courte à la surface du globe), autrement dit, en ligne « droite » prenant en compte la courbure de la terre.

Bye Bye Capo Verde 🇨🇻, à nous les Antilles 🏝️!

Dès la sortie de la baie de Mindelo, nous déployons le genois et le gennaker en ciseau.

Les alizées gonflent nos voiles et nous propulsent facilement à 7-8 nœuds ! Yahooooo c’est ce qui s’appelle un départ sur les chapeaux de roue (à notre niveau).

Merci aux bateaux copains plus rapide que nous de ne pas sourire 😉😘

Si ça se maintient comme ça, la transat sera bouclée en 2 semaines !

Mais comme vous pouvez vous en douter, l’euphorie retombera vite, car le passage sous l’île de Santo Antão nous privera de ce bon vent qui nous allait bien ! Il est 15h40 et il n’y a plus un pet de vent !

Bon ben….moteur ! Nous gardons tout de même le genois ouvert.

Vu que nous allons moins vite, j’en profite pour mettre la ligne de traîne à l’eau.

Vers 16h30, le moulinet s’affole ! Une belle prise gigote au bout de la ligne !

Je commence à remonter la ligne et voit qu’il s’agit d’une magnifique daurade coryphène, qui se débat comme un diable.

Alors qu’elle n’est plus très loin du bateau, débarquent les dauphins, dont un qui vient dangereusement tourner autour de notre proie…

Je m’empresse donc de remonter notre prise avant que l’opportuniste nous la pique et nous arrache tout au passage !

Notre matériel ne supporterait probablement pas la charge d’un dauphin…. Et c’est NOTRE daurade !

La remontée éclaire (et quelque peu à l’arrache) écorchera mes mains et celles d’Aurélia au passage, mais ça en valait la peine, car c’est un sacré beau morceau !

Merci la mer !

Voici un beau cadeau de départ !

Aurélia se chargera de lever les filets, sous le regard attentif des enfants.

Le reste de la journée se déroulera tranquillement, au bruit du moteur…

L’île de Santo Antão disparait gentiment au loin…

Vers 20h, Aurélia filera au lit pour être en forme pour son quart de nuit, prévu vers 3h du matin.

De mon côté, je contemplerai la tombée de notre 1ère nuit en mer…

Nous faisons cap au Sud-Ouest afin d’aller chercher les alizées qui souffle plus bas…


Dimanche 4 février, 1ère nuit en mer, calme et au moteur, en raison du manque de vent.

Aurélia viendra prendre son quart vers 3h20 alors que moi, après avoir enroulé le génois, je filerai au lit. J’y resterai jusqu’à 7h.

Il n’y aura pas plus de vent durant mon sommeil, nous naviguerons toute la nuit au moteur !

Vers 9h, alors que le vent n’est pas plus actif – il souffle à 7-8 nœuds – nous déployons tout de même le génois et le gennaker et éteignons les moteurs, voilà déjà trop longtemps qu’ils tournent en alternance.

Un peu avant midi, cela fera exactement 24h que nous sommes partis. Nous avons parcouru 128 milles nautiques (environ 237 km). Dorénavant, nous relèverons chaque jour à la même heure la distance parcourue.

Le repas de midi sera royal. Au menu, daurade coryphène !

Nous nous régalons de ce met de choix.

Durant l’après-midi, Aurélia et moi ferons une sieste en alternance.

Les enfants eux, jongleront entre l’école et la Nintendo…

Entre-temps, je me connecterai plusieurs fois à l’Iridium, notre téléphone satellite afin de télécharger les données météos et les mails, mais ça prend des plombes, la connexion n’étant pas stable et devant se reconnecter à maintes reprises.

Alors que le soleil commence à se coucher et que nous sommes bien loin des côtes, un oiseau viendra se poser sur notre passerelle, afin d’y passer la nuit.

Comme la nuit précédente, Aurélia file au lit à 20h, en prévision de son quart…

et c’est Ayden qui fera la vaisselle !

Le vent nous boude toujours, nous nous trainons littéralement dans l’océan… Nous continuons à faire route au Sud-Ouest, cherchant désespérément un peu plus de vent !


Lundi 5 février, 2ème nuit en mer, calme.

Nous avons toujours le génois et le gennaker en ciseau et avançons lentement.

Aurélia viendra me remplacer vers 3h. L’oiseau a passé toute la nuit sur la passerelle et s’est mis à son aise…

Notre passerelle est maintenant couverte de guano… merci l’oiseau ! 🤬

Il partira très tôt le matin, nous ne le verrons plus.

Durant la matinée, nous allumerons un moteur en appuis, afin d’avancer un peu plus vite car le vent est vraiment faible.

Vu qu’un moteur tourne, nous en profitons pour allumer notre groupe électrogène pour faire de l’eau, du linge et utiliser le Thermomix.

Du coup, on rentabilise son utilisation et faisons du pain, de la tresse ainsi qu’une pâte à pizza.  Nous l’éteindrons peu avant le repas de midi, afin de manger au calme les restes de daurade, qui est, presque meilleure que la veille !

Depuis hier à la même heure, nous n’ajoutons que 103 milles nautiques à notre compteur (190 km), contre 128 NM (milles nautiques) la veille….

Espérons qu’Eol nous sera un peu plus favorable pour la suite, sinon on n’est pas près d’arriver !

Côté vie à bord, ça se partage entre école, Lego, lecture de « Juliette » pour Louna, sieste et préparation des repas.

Au menu ce soir, pizza maison que je préparerai pendant qu’Aurélia et les enfants font la chasse au trésor « Les gomes ».

Vers 20h, Aurélia file au lit, les enfants jouent dans leurs cabines et moi, je prends mon quart de nuit.

La mer est calme et le vent léger, PTIPOA avance doucement dans la nuit noire, sous la voûte céleste remplie d’étoiles, que je ne me lasse pas de contempler.


Mardi 6 février, 3ème nuit en mer. Le vent s’est un peu levé durant la nuit, augmentant sensiblement notre vitesse.

Aurélia viendra prendre son quart vers 2h30 et continuera sa nuit dans le canapé du carré, en se réveillant toutes les 20 minutes pour surveiller, et ce, jusqu’au matin.

La journée sera ponctuée d’école, lecture, blog et Nintendo. L’école ne se déroulera pas trop mal le matin, mais sera difficile l’après-midi…

A 11h30, il est l’heure de faire le point sur la distance parcourue. Durant les dernières 24h, nous avons parcouru 125 NM. Nous faisons toujours route au Sud-Ouest avec nos 2 voiles d’avant en ciseau.

La connexion à l’iridium pour la réception des fichiers météos et l’envoi des mails pour rassurer les familles et amis prend toujours autant de temps… mais on s’y fait.

Malgré la lenteur, c’est toujours plaisant de recevoir des messages en retour.

Nous communiquons chaque jour notre position avec un petit mot. Nos amis de NIRVANA suivent notre parcours de près depuis la Martinique et César nous communique la tendance météo.

Il est bien plus aisé et précis de consulter la météo avec une connexion internet ! Ceci est d’une grande aide, car les fichiers météos réceptionnés avec l’iridium n’offre pas une vue d’ensemble, mais seulement un cliché d’une petite zone.

Merci César !


Mercredi 7 février, 4ème nuit en mer. On continue de faire notre bonhomme de chemin, toujours au portant et vivant comme si nous étions au mouillage, bien que nous avançons.

Aurélia viendra me relever vers 2h30 et, comme la nuit précédente continue son alternance veille/sommeil, et ça lui va plutôt bien.

Cela est possible car nous ne voyons aucun bateau, rien, nada, nous sommes seuls !

Durant la matinée, Aurélia tentera de faire l’école mais c’était sans compter sur la non-volonté de notre cher Ayden !

Du coup,

c’est la cata sur le cata !

La maitresse, démotivée, jettera rapidement l’éponge et s’en ira, pour faire ses cours à elle.

Du coup, pas de Nintendo aujourd’hui.

Les enfants s’occuperont en lisant et en jouant aux Lego.

Voyant que les limites ont été atteintes, ils feront même un peu d’école tout seul, mais c’est trop tard, la maîtresse est porté pâle aujourd’hui !

C’est peut-être pour cela qu’elle ira prendre le soleil au poste de barre, un bouquin à la main….

De mon côté, après m’être reposé, je me remets à la pêche, mais rien ne mort, si ce n’est de la sargasse, ces algues qui peuplent en nombre les eaux limpides de l’océan…

Après plusieurs tentatives, je rangerai le matériel et me concentrerai sur la rédaction du blog, comme chaque jour, au moins ça s’est fructueux !

Niveau distance parcourue, nous sommes à 141 NM depuis hier à la même heure! Ça augmente et ça fait plaisir !

Nous avons également le droit à du beau temps et une température agréable, environ 27°C, et la visite de 2 poissons volants, venus mourir sur le pont de PTIPOA


Jeudi 8 février, 5ème nuit en mer. La mer est calme et le vent aux alentours de 10 nœuds.

En début de soirée, nous avons reçu un mail de ZIGZAG, mais le fichier est énorme, ce qui prendra plus de 12h pour le télécharger avec l’Iridium !

J’y passerai toute la nuit et Aurélia continuera jusqu’au matin ! La galère !

Ce qui prend 2 secondes avec une connexion normale (ou Starlink), avec l’Iridium, c’est une autre histoire…

Au petit matin, le téléchargement sera enfin fini et nous pourrons ouvrir le mail, qui contient une capture d’écran de la route qu’ils ont parcourue !

C’est cool de voir leur trace, mais c’était beaucoup de temps pour « peu » !

Je ferai plus attention la prochaine fois à la taille des fichiers et éviterai de les télécharger, car une fois commencer, il faut aller jusqu’au bout si nous voulions recevoir et envoyer les prochains mails.

La vie à bord suit son cours. Dès le matin, Ayden attend Louna dans sa cabine pour jouer aux Lego.

De mon côté, je remets la canne à l’eau, mais à force de pêcher des sargasses, j’abandonnerai. Autant me mettre au blog. Aurélia, elle, fait ses cours.

A 11h30, il est temps de voir la distance parcourue en 24h. Nous ajoutons 125 NM à notre compteur.

Le reste de la journée se déroulera tranquillement.


Vendredi 9 février, 6ème nuit en mer. La mer est un peu plus agitée mais nous n’avons pas plus de vent, ce qui ralentit notre course.

Le souper de la veille n’est pas bien passé, nous faisant subir une mauvaise nuit à Aurélia, qui ne dormira pas tranquille, et moi, me dérangera durant mon quart.

A 2h30, Aurélia viendra me remplacer jusqu’au matin, où elle retournera se coucher.

Les enfants, eux, n’ont rien, et c’est tant mieux. On se demande encore ce qui n’est pas bien passé, ça restera un mystère.

Niveau navigation, ce n’est pas folichon non plus ! Nous n’ajoutons que 113 NM !

Le vent ne souffle pas bien fort, je déciderai donc de mettre un moment les moteurs pour nous faire avancer un peu plus… mais à peine démarrés, des vibrations anormales se font ressentir.

Ça ne sent pas bon tout ça… on peut même dire que ça pue !

Par sécurité, j’éteins tout, jusqu’à ce que je trouve la cause de cette anomalie.

Le contrôle visuel dans les cales moteurs ne donnera rien…

J’informe Aurélia qu’il faudra que je plonge pour aller voir et sens son angoisse montée… Mais ce n’est pas pour tout de suite, la mer est trop agitée pour cela.

Attendons que la mer soit un peu plus clémente, nous avançons de toute façon à la voile.

Nous mangerons vers 14h30, et, après quoi, Aurélia retournera se coucher.

Du côté des enfants, c’est Lego ! A force de devoir les aider à chercher des pièces, je me joindrai à eux !

Entre-temps, je tente toujours de pêcher, mais en vain, seule la sargasse s’accroche à notre hameçon !

Le reste de la journée se déroule tranquillement avec les routines habituelles, repas, prise de la météo journalière et envoi des mails Iridium, dans lesquels nous nous gardons bien de ne pas mentionner nos problèmes.. pas besoin que nos familles et amis s’inquiètent pour rien…


Samedi 10 février, 7ème nuit en mer. Nous avons enfin attrapé un peu plus de vent et augmentons quelque peu notre allure, ça fait plaisir !

Aurélia viendra prendre son quart à 3h afin que je puisse aller dormir jusqu’à 8h.

Vers 10h, Aurélia retournera se coucher un moment.

Aujourd’hui, nous continuons nos constructions en Lego alors qu’Aurélia, entre sieste, repas et vaisselle, lira !

Le nombre de milles nautiques parcourus augmentent gentiment, pour cette fois, 124 NM !

Côté température, il fait toujours plus chaud et humide ; 28,7°C et 74% d’humidité à midi !


Dimanche 11 février, 8ème nuit en mer. L’océan est agité et le vent tourne constamment, nous obligeant à corriger la trajectoire toute la nuit afin de rester au portant, et c’est tant mieux, car c’est ce que nous cherchions.

Aurélia viendra me relever vers 2h et fera son quart jusqu’à 10h. Bien que je sois sensé dormir, je viendrai plusieurs fois voir ce qu’il se passe, avant de retourner me coucher.

Au petit matin, nous faisons route plein ouest, nous pourrons bientôt commencer à remonter vers les Antilles.

En fin de matinée, la mer se calme quelque peu.

Voilà l’opportunité que j’attendais pour aller jeter un œil aux hélices. Nous rentrons les voiles.

Après m’être équipée et harnaché, sous le regard angoissé de mon épouse, je plongerai dans cette immensité bleue, au milieu de rien. Là où nous sommes, il y a plus de 3’000 mètres de fonds… va savoir ce qui se trouve au-dessous de nous !

Bien que la mer soit un peu calmée, il y a malgré tout de la houle qui soulève PTIPOA et vient se fracasser sur les jupes du bateau… il faut que je reste prudent.

J’inspecte tout d’abord l’hélice babord, mais ne voit rien de spécial. Je continue par celle de tribord et là, je comprends vite notre problème…

Un bout de plastique est venu s’enrouler autour de l’axe de l’hélice, provoquant ces vibrations anormales. Je le retirerai avec peine, celui-ci était bien enroulé.

Par contre le problème du tribord reste un mystère.. nous verrons ça à l’arrivée…

Nous ajoutons à nouveau 127 NM à notre compteur. Petit à petit, la distance se réduit…


Lundi 12 février, 9ème nuit en mer. Le vent est un peu plus soutenu et soulève une mer agitée.

Nous commençons gentiment à remonter vers les Antilles, cap au Nord-Ouest.

PTIPOA est vêtu de son génois et de sa grande voile, nous avançons à bonne allure.

La mer et le vent viennent de travers, ce qui rend la navigation moins confortable qu’au portant, mais nous avançons bien, ça compense la perte de confort.

Je réveillerai Aurélia vers 2h30 pour qu’elle vienne prendre son quart et filerai me coucher. Bien que je sois de repos, je me lèverai plusieurs fois pour voir, les grincements de PTIPOA dans les vagues m’empêchant de dormir…

Vers 7h15, la capitaine par interim viendra me réveiller, car elle ne sait plus quoi faire… le vent a complètement tourné et nous l’avons à nouveau plein arrière !

Il est temps de remettre les voiles en ciseau ! Je ne retournerai pas au lit après cet épisode.

Ce matin, ce n’est pas 2 poissons-volants que nous avons sur le pont, mais 9 ! Nouveau record.

Côté navigation, nous pouvons ajouter 127 NM.. pile comme hier !

Durant l’après-midi, Aurélia lavera sa chevelure à l’arrière du bateau, attachée à la sangle. Ce serait dommage de la perdre cul-nu dans l’océan !

Les enfants, eux, jouent aux Lego. Pendant ce temps, je ferai une petite sieste et serai relayé par Boucle d’or Aurélia peu après…

Le reste de la journée sera routinier, entre lecture, pêche infructueuse (mise à part les sargasses), connexion à l’Iridium, repas et vaisselle. Les jours se suivent et se ressemblent.


Mardi 13 février, 10ème nuit en mer, agitée en raison des vagues venant sur notre travers, mais nous avançons toujours à bonne allure, et c’est ce qui importe.

Bizarrement, malgré les vagues de travers, nous ne « récolterons » que 2 poissons volants ! 

Au petit déj ce matin, c’est œuf brouillé suivi d’une matinée où chacun vaque à ses occupations !

Nouvelle distance parcourue depuis hier, 137 NM ! Ça augmente et ça fait toujours plaisir.

Vers midi trente, sans prévenir, Morphée happera Aurélia pour une « petite » sieste…. de plus de 2h15 ! Le repas de midi, fut donc, reporté à 15h30.

Après le repas, ce sera à mon tour d’aller flirter avec Morphée, alors que le reste de l’équipage se plonge dans la lecture, les Lego et la Nintendo…

Un peu plus tard, lorsque je démarrerai le groupe électrogène pour faire de l’eau et recharger les batteries, j’en profiterai pour jouer du Thermomix.

Aujourd’hui, ce sera cuchaule et baguette de pain avec de la pâte à pizza !

Aurélia se réjouit déjà de tartiner un bout de baguette avec son chocolat à tartiner fait maison, confectionnée d’après la recette de nos amis d’Hiva Oa, rencontré à Leucate (bisous à vous !😘😘) et qu’elle a appelé « ChocoMam », mais ça attendra demain, il faut d’abord cuire tout cela et la nuit commence déjà à tomber..


Mercredi 14 février, 11ème nuit en mer, toujours agitée.

Aurélia viendra me relever vers 2h15 afin que je puisse me reposer un peu. Voilà plusieurs nuits que je ne dors pas tranquille et me lève plusieurs fois, le sommeil vient donc gentiment à manquer…

Le début de son quart commence par la très attendue tartine et un café ! Le pain est encore tiède et apparemment c’est un délice !

Normalement elle aurait alterné veille – sieste, mais au vue des vagues, elle préfère rester éveillé et surveiller.

Je me lève tranquillement à 9h30 et constate que le pain et la cuchaule ont eu du succès, il en manque déjà un bon bout !

Je ferai vite fait le tour du bateau pour récolter la moisson de la nuit, 6 poissons volants ! Saint-Valentin oblige, j’en confectionnerai un joli bouquet que j’offrirai à ma dulcinée. Désolé, le fleuriste était fermé.. mais c’est l’intention qui compte !

Durant la matinée, Aurélia fera tout d’abord l’école avec Louna, puis avec Ayden jusqu’au repas de midi. Elle terminera la leçon avec lui peu après le repas.

De mon côté, j’avance dans le blog, tout en me connectant à l’Iridium et en relevant la distance parcourue ; 149 NM pour cette fois, pas mal !

Une fois l’école finie, les enfants auront droit de jouer à la Nintendo alors que la maitresse filera à la sieste.

Celle-ci ne sera que partiellement reposante car il fait chaud et, en raison des vagues qui viennent s’abattre sur PTIPOA, impossible d’ouvrir les hublots pour ventiler.

Elle se levera peu après et viendra me donner un coup de main pour un changement de voile qui s’impose. On affale le gennaker pour le remplacer par le genois.

En milieu d’après-midi, nous débuterons une partie de Monopoly, avec pop-corn et marshmallow.. on ne fait pas les choses à moitié sur PTIPOA ! Nous passons un agréable moment.

Après des heures de jeu acharné, nous nous arrêtons. La victoire écrasante de votre narrateur est incontestable !

La nuit commence à tomber.. passons à table et tout le monde au lit, enfin presque, je commence mon quart !


Jeudi 15 février, 12ème nuit en mer. Les vagues de côtés chahute PTIPOA toute la nuit, le faisant grincer à souhait.

Hier soir, peu avant minuit, nous avons croisé un cargo qui a failli nous rayer la peinture… à 20 km près !

Voilà des jours que nous n’avons croisé aucun bateau, alors en voir un a 20 km semble tout proche !

Aurélia viendra prendre son quart à 2h30. Vers 4h, elle constatera au radar qu’une grosse averse est active au loin, mais ne nous touchera pas.

Vers 5h15, sentant que quelque chose cloche, je me lèverai pour régler les voiles – le vent ayant changé de direction – et resterai ensuite debout.

Notre AIS indique également qu’un cargo vient droit sur nous, m’obligeant à changer de trajectoire petit à petit, toujours à la limite du vent. Nous sommes à nouveau pratiquement au portant.

Aurélia en profitera pour aller se coucher, vu que je suis à poste, s’octroyant un repos mérité de 5h30 à 8h30.

Durant ce temps, je remettrai genois et gennaker au ciseau, mais le vent s’est gentiment fait la malle !

On est trop remonté et dans un trou sans vent ! Ce n’est pas ce que mes cartes météo indiquaient…tout comme celles de César qui m’envoya un message sur l’Iridium :

« Remontez pas trop, il y a une bulle sans vent juste au-dessus de vous ».

Perdu ! on est déjà dedans !!

On prend donc le chemin du sud-ouest, pour retrouver du vent…

En fin de matinée, n’en pouvant plus de ne pas avancer, j’allume le moteur tribord, qui tournera jusqu’en fin d’après-midi.

Au compteur des dernières 24h, 137 NM ! On semble avoir trouvé une certaine moyenne.

Vu que les enfants ont bien fait l’école durant la matinée, ils ont gagné le droit de jouer à la Nintendo, ils ne se font donc pas prier pour « geeker ».

Entre-temps, je ne saurai plus dire exactement quand, Ayden perdit sa 8ème dent !

Louna s’empressa de lui concocter des bons pour un cinéma (de la part de la petite souris), qu’elle fut heureuse de lui offrir.

C’est donc sans surprise, qu’une séance de cinéma eut lieu ce jour-là ! Accompagné de pop-corn sucrée, nous regarderons « La nuit au musée ».

La nuit est tombée, la routine nocturne prend ses quartiers…


Vendredi 16 février, 13ème nuit en mer, calme, nous sommes toujours au portant, cherchant désespérément à récupérer un peu de vent, du coup, nous redescendons tout doucement vers le sud-ouest.

Aurélia viendra me relayer à 2h et continuera sa nuit par alternance veille / sieste, avant de simplement lire.

Après un peu de sommeil, je me lèverai vers 8h30, mais il fait encore nuit !

On commence vraiment à voir le décalage horaire des Caraïbes (3 heures en moins par rapport au Cap-Vert). On aurait peut-être dû adapter le décalage horaire au fur et à mesure de notre avancement… Mais là c’est un peu tard.

Aurélia, à cet instant, retournera au lit jusqu’à 10h, sans vraiment redormir. La suite de la matinée sera consacrée à l’école pour Louna, pendant que Ayden et moi jouons du Thermomix pour faire une tresse, du pain et de la pâte à pizza.

A 11h30, le manque de vent se fait ressentir avec la relève de la distance parcourue… plus que 128 NM !

Nos derniers légumes frais seront consommés pour le repas de midi, nous devrons dorénavant composer avec le congelé ou des boîtes.

Après le repas, Aurélia aidera Ayden à préparer 8 mini-pizzas pour le repas du soir.

Durant l’après-midi, alors qu’Aurélia se mettra à ses cours, ils auront à nouveau le droit à un peu de Nintendo et lecture, avant un bon apéro dinatoire à 17h30-18h, en guise de souper.

Une fois le repas fini, Aurélia filera au lit ! Il est presque…..19 h ! Et vu le décalage horaire, il fait encore jour.

Les enfants et moi en profiterons pour jouer avec des petits pétards que nous avions achetés en Espagne.

On en mets dans les épluchures de mandarine et d’orange ou les coquilles d’oeuf, avant de les allumer et de les jeter à l’eau… parfois ça les éclate en milles morceaux et c’est marrant, on rigole bien.

Nous poursuivrons par une partie de SKIPBO.

A la suite de cela, la routine nocturne prendra ses quartiers…


Samedi 17 février, 14ème nuit en mer.

Nous faisons route vers le Sud-Ouest jusqu’à environ 2h du matin, heure de la relève de quart, avant de virer de bord et de reprendre la route du Nord-Ouest.

J’irai ensuite me coucher, vers 3h. Pendant ce temps, Aurélia fera ses cours, jusqu’à 8h du matin !

La matinée sera ensuite consacrée à l’école et au blog.

La maitresse s’octroiera une petite sieste avant le repas de midi.

Aujourd’hui, nous avons à nouveau fait 128 NM mais ça devrait augmenter, car nous avançons mieux depuis peu.

Après le repas, il y aura encore un peu d’école et de pâte à modeler, avant que nous nous installions tous dans le canapé pour regarder « La nuit au musée 2 », jusqu’à la nuit tombée.


Dimanche 18 février, 15ème nuit en mer. Nous avons enfin retrouvé un peu de vent, qui nous emmène un peu plus rapidement vers notre destination.

Aurélia viendra prendre son quart à 2h30 et en profitera pour avancer dans ses cours.

Ce matin, les enfants sont pris d’une envie de coloriage et sont occupés, sitôt le petit déj terminé, avec un grand dessin LEGO qu’ils avaient reçu il y a de cela quelques années lors de notre visite à Legoland en Allemagne.

Aurélia, elle, retournera se coucher vers 10h30, alors que je m’active à la rédaction du blog.

Nous avons désormais un peu plus de vagues et avançons encore un peu mieux, ça fait plaisir, car ça commence à être long, nous avons hâte d’arriver !

Nous inscrivons fièrement 149 NM de plus et espérons en faire plus jusqu’à demain, même heure.

Il n’y aura pas d’école aujourd’hui, sauf pour Aurélia, qui avancera dans ses cours.

Un drame s’est déroulé aujourd’hui……

J’ai bu notre dernière bière !! 😱😱😱

Arrrrgh on est foutu !😵😵‍💫😵😵‍💫


Lundi 19 février, 16ème nuit en mer.

Nous avons définitivement bien retrouvé le vent, qui souffle à un rythme soutenu sur notre travers et apporte avec lui la houle qui va avec, chahutant PTIPOA.

Ça bouge tellement, qu’Aurélia se réveillera à 1h45 et se lèvera pour constater que je suis à la barre afin d’atténuer quelque peu les secousses.

C’est aussi là que nous nous prenons notre 1er grain, une sorte d’orage localisé, accompagné de rafales et d’averses.  L’ayant vu arrivé au radar, la trajectoire a été adaptée afin de passer à côté et ne pas se le prendre de plein fouet.

Malgré cela, nous avons subi quelques rafales et surtout une bonne averse, qui, par chance, n’a pas durée longtemps.  

Nous avons tout de même été bien rincé mais nous avançons à très bonne allure!

Je resterai ensuite à la table à carte pour surveiller la suite, alors qu’Aurélia piquera un somme dans le canapé du carré.

Vers 4h, j’irai tout de même me coucher, il n’y a plus de grain à l’horizon.

Aurélia prendra la relève et verra une 2ème averse arriver, vers 8h30. Elle l’avait repéré au radar et a agi en conséquence. 👍

Nous avons désormais une bonne vitesse, malgré que nous sommes bien secoué.

Peu après, alors qu’elle prépare du café, elle lâchera la cafetière 10 secondes, juste le temps pour qu’une vague vienne la renverser et répandre le café brulant sur la cuisinière et au sol. Heureusement pas sur elle, ça aurait pu être dramatique.

Je me lèverai entre-temps, pile poil pour assister à la 3ème averse qui surviendra en fin de matinée.

Aurélia filera ensuite au lit pour un repos bien mérité.

Nous avons bien avancé durant la nuit, et cela se ressent sur le relevé de la distance : 158 NM !

L’épisode pluvieux de la nuit est définitivement passé, car il fait grand beau ! L’après-midi sera consacré à l’école, ce qui permettra aux enfants de faire des jeux sur leur tablette, car c’est donnant-donnant, du moins, de temps en temps.

De mon côté, c’est la routine, entre blog, Iridium et tentative de pêche, toujours autant couronné de succès d’échec ! Bon ben…on mangera du thon en boite !


Mardi 20 février, 17ème nuit en mer. Alors qu’Aurélia fait sa nuit, je devrai la réveiller vers 23h30, car le bout de l’enrouleur de notre Grand-Voile est mal en point et risque de casser. Avec son aide, nous rentrerons un peu la Grand-Voile pour sécuriser cela en attendant.

Vu que notre voilure est désormais réduite, notre vitesse s’en trouve affectée…

Aurélia retournera ensuite dormir, jusqu’à son quart de 2h du matin, après quoi je filerai au lit.

Elle contemplera un bon moment le ciel étoilé, sans nuage, accompagné d’une belle lune éclairant la nuit noire, avant de retourner à l’intérieur.

Vers 5h30, l’écran de navigation ne répond plus… Aurélia n’arrive plus à voir le radar.

Voilà plus de 17 jours que les instruments de navigation tournent non-stop, une certaine fatigue affecte tout le monde, même le matériel apparemment… Il est temps que nous arrivions !  

Je me lèverai à ce moment-là et n’arriverai plus à dormir.

Aurélia filera au lit de 7h30 à 9h30.

Entre-temps, je m’attèle à la réparation du bout de la Grand-Voile, qui consiste tout simplement à le changer, mais ce n’est pas une mince affaire. Aurélia viendra me donner un coup de main, dès son réveil. Après un peu moins de 2h de boulot, c’est fait, nous pouvons donc ressortir la Grand-Voile !

Malgré la voilure réduite, nous avons parcouru 162 NM, qui se révèlera être notre record de distance durant cette transat !

Il nous reste encore un peu plus de 150 milles nautiques avant d’arriver…


Mercredi 21 février, 18ème nuit en mer.

Le vent est retombé, nous n’avançons plus très vite, malgré le genois et gennaker en ciseau.

La mer semble vouloir nous garder un peu plus longtemps apparemment…

Aurélia prend son quart à 2h30 et, vu l’absence de vent, se fera des siestes en alternance.

Je me lèverai dans la matinée et constaterai avec malheur, que le vent nous boude toujours autant !

Heureusement qu’une bonne cuchaule préparée la veille viendra nous mettre du baume au coeur au palais

A 11h30, s’en est trop, nous n’avons avancé que de 111 NM depuis hier à la même heure !

Il est temps d’allumer le moteur tribord, en priant pour qu’il ne vibre pas ! Ce qui n’est pas le cas, ouf !

Nous commençons à deviner la terre à l’horizon mais la distance ne se réduit pas… c’est interminable !

Il n’y a plus un pet de vent et le soleil tape fort ici ! Nous voyons la terre depuis des heures mais la distance ne semble que peu se réduire.

Et c’est même pas la peine de pêcher, de grandes étendues de sargasses tapissent l’océan.

La terre se rapproche ! Ça fait drôlement plaisir de voir du vert !!

Alors que nous nous rapprochons enfin de la côte, il commence à y avoir une multitude de casiers et de filets à poisson, il faut rester vigilant, car ici ils ne sont pas signalés par des bouées, mais par des bouteilles en plastique !

Nous passons enfin la pointe Sud de la Martinique, avant de commencer à remonter dans la baie du Marin, où nous avons prévu d’atterrir !

Une grosse tortue de mer viendra saluer notre arrivée, avant de disparaitre dans les flots.

Le mouillage de Sainte Anne commence à s’ouvrir à nos yeux ébahis, une forêt de mât se distingue gentiment. Il y a un nombre impressionnant de bateaux ! Ça fait vraiment bizarre après n’avoir vu aucun bateau pendant 18 jours !

Nous nous enfonçons dans le mouillage et retrouverons facilement nos amis de NIRVANA, leurs voiles oranges se repérant assez facilement.

Par chance, une belle place nous attends juste à côté d’eux !

Nous y jetons l’ancre et éteignons les moteurs.

Nous voilà enfin arrivé aux

🌴 🪸 🐚 🏝️ Antilles !!! 🏝️ 🐚 🪸🌴

Il est 19h30, ou plutôt 16h30 heure locale, et nous avons parcouru nos derniers 49 NM en 8h…

Ce n’était pas qu’une impression que c’était interminable !

Il ne reste plus qu’à enfiler un maillot de bain et de se jeter dans l’eau turquoise, voilà des jours que nous en rêvions et c’est un régal !

Ceci marqua la fin d’une étape redoutée, mais que nous pouvons être fier d’avoir surmonté à 4 !

Bravo les matelots ! 👍🫶🏆

Les Caraïbes s’offrent désormais à nous ! Pays des pirates….et du rhum ! Voilà de quoi écrire de belles nouvelles aventures…


Bilan de la transat

  • Durée —> 18 jours et 8 h, soit 440 heures
  • Distance —> 2’421 milles nautiques, équivalent à 4’483 kilomètres.
    • La route orthodromique (route le plus courte à la surface du globe), indiquait environ 2’100 milles nautiques (plus ou moins 3’890 km)…. Nous avons donc parcouru 321 NM (488 km) en plus.
  • Vitesse moyenne —> 5,5 nœuds, un poil plus que 10 km/h
  • Pêche —> 1 belle dorade coryphène puis des kilos de sargasses et une bonne vingtaine de poissons volants ! Grrrrr !
  • Divers :
    • D’innombrables constructions en LEGO, de parties de SKIPBO, d’heures de lecture et de jeux vidéos.
    • En raison des faibles conditions de mer et de vent, cela nous a également permis de cuisiner beaucoup…surtout du pain et de la brioche, ajoutant de l’embonpoint au capitaine… mais chut 🤫
    • Du coup, de nombreux kilos de farine et de beurre y sont passés
    • Une pénurie de bière a failli mettre toute l’expédition en péril…. enfin presque !

One Comment

  • Mams

    Salut
    Bravo pour cette traversée que vous avez réussis à vous 4
    Comme on ne connaît pas du tout la navigation on ne pense pas que il fallait toujours être au taquet et que ce n est pas aussi facile que ça de faire une traversée
    Ce soir on garde les garçons chez Lorane ils sont au théâtre a Ecuvillens ( c est les anciens de la jeunesse dont Greg )
    Merci pour le recit et le beau coucher de soleil
    On vous embrasse bien fort et a bientôt pour une prochaine lecture

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