Îles Canaries

#076 – De l’ARC à la pointe…de Gran Canaria

  • 17 au 28 novembre 2023, Punta de Jandia, Fuertaventura, puis Las Palmas et Sardina Bay, Gran Canaria, Îles Canaries.

Vendredi 17 novembre, 1ère nuit à Punta de Jandia.

Alors qu’il fait encore nuit, nous levons l’ancre à 5h30, direction Las Palmas, Gran Canaria.

Le passage de la pointe de Jandia est un endroit d’accélération du vent et le jour tarde à se lever, faisons preuve de prudence et attendons d’avoir passé cette pointe pour lever les voiles.

Ce fût la bonne décision, le passage fût mouvementé, tant par le vent que par la houle croisée.

Une fois cette turbulence passée et les voiles montées, nous filons plein Ouest.

La navigation n’est pas très agréable, nous avons la houle de côté et le vent trop faible pour nous permettre d’avancer seulement à la voile.

L’appui d’un moteur est indispensable si nous souhaitons arriver avant la Saint Glin-Glin !

Nous atteindrons l’avant-port de Las Palmas vers 14h.

Nous voilà dans le port principal des Îles Canaries, et ça se voit !

Ici et là, des cargos, des ferrys, des paquebots et des pétroliers sont amarrés, et c’est sans compter le nombre impressionnant de voilier !

Le mouillage autorisé (payant), situé entre 2 ports, est archi-bondé, c’est pourquoi un mouillage provisoire a été autorisé devant le port de plaisance.

Le port est depuis longtemps complet et est en pleine effervescence, car le départ de l’ARC (en Anglais : The Atlantic Rally for Cruisers), un rally-course-croisière transatlantique, aura lieu ces prochains jours.

Vu le nombre important de bateaux au mouillage et l’espace restreint entre chaque bateau présent, nous jetons l’ancre un peu à l’écart.

Nous ne tarderons pas à être également entouré de bateau peu de temps après, le flot de nouveaux arrivants étant constant.

L’après-midi se déroulera ensuite tranquillement, jusqu’à 16h, où un apéro virtuel avec la famille Schaub, a été planifié.

C’est avec grand plaisir que nous partageons un verre avec Grégoire, Marie, Louise et Clément. C’est plaisant de les voir et de discuter, de prendre des nouvelles et de constater que tout le monde va bien.

Ça permet également de se rendre compte que finalement, on n’est pas trop mal loti ici, car en Suisse, il pleut des cordes depuis des jours. Nous ça va, on est en T-Shirt et il fait bon 😎.

Nous y consacrerons bien 2 ou 3h, je sais plus ! Dans tous les cas :

Santé les copains !

Et merci pour l’appel

c’était top !

Entre-temps, Louna s’éclipsera car sa grande copine Noémie lui fait un appel vidéo.

Depuis leur rencontre à Port-Leucate lors de notre stop technique, elles ne se sont plus lâchées et construisent depuis leur amitié, d’appel vidéo en appel vidéo, sans compter les nombreux messages Whatsapp rempli de smiley, de cœur et de GIF !

Malgré la distance, elles sont devenues inséparables et ça fait vraiment plaisir à voir !

De son côté, Ayden, lui, a plutôt l’air de soigner sa relation avec……… la petite souris !

Car oui, il a encore perdu une dent ! A ce rythme là, elle sera bientôt mise sur la paille, la pauvre !

Nous passerons ensuite la soirée tranquillement au bateau, après cette journée bien remplie.


Samedi 18 novembre, 1ère nuit au mouillage provisoire de Las Palmas. Calme, mise à part les remous des bateaux de croisières et autres sortant du port de commerce.

Nous faisons un peu d’école le matin, mais pas trop, car nous devons nous rendre à terre, je suis toujours à la recherche d’une batterie moteur et les shipchandlers ferment à 13h ou sont fermés le samedi.

Il faudra repasser lundi pour savoir s’ils ont la batterie qu’il me faut. On verra bien !

Nous continuons notre chemin et sortons du port, direction une rue piétonne où se trouve un grand magasin, nous sommes toujours à la recherche d’un ou deux disques durs externes.

La route nous fait longer la plage de Las Palmas, où nous pouvons voir le « campement » de bateau-stoppeur cherchant une embarcation pour traverser l’Atlantique.

Le mouillage payant…et bien encombré !

Depuis que nous sommes arrivés à Las Palmas, nous recevons tous les jours plusieurs demandes d’embarquement de bateau-stoppeur sur l’application Navily et c’est usant à la longue…

Faisons un petit point : Qu’est-ce qu’un bateau-stoppeur ? ⛵👍

C’est comme un auto-stoppeur, mais en bateau !

Le terme se ressemble, mais la finalité n’est pas la même !

Un auto-stoppeur, tu le prends pour quelques kilomètres et ça s’arrête là, tandis qu’en bateau, c’est beaucoup plus contraignant, il faut l’accueillir dans « ta maison », avec le gîte et le couvert, et cela pour 15 à 20 jours de transat !

Sans compter qu’il faut qu’il puisse t’aider dans la navigation, à faire les quart et l’intendance, le tout dans la promiscuité propre à un bateau.

Imagine que tu en embarque un et que le courant ne passe plus après 2-3 jours ! 😤

Tu ne peux pas te dire, je le dépose au prochain carrefour, car ledit carrefour est à 15 jours de navigation !

Tu ne peux pas non plus le jeter à l’eau, enfin si tu peux, mais ce n’est pas conseillé !

Et si ça se passe bien mais qu’il a le mal de mer tout le temps ? 🤢🤮

Pas simple d’embarquer un inconnu.

L’autre aspect est aussi financier !  Pas sûr que ceux qui dorment sur la plage ont de quoi participer à la caisse de bord !

S’ils pensent pouvoir traverser l’Atlantique à l’œil, ils se mettent le doigt dedans (dans l’œil !).

Un tel voyage en bateau implique beaucoup de frais et une personne en plus sur le bateau aura un impact sur toute la gestion.

Il faudra plus de nourriture, plus d’eau donc plus de gasoil pour la produire, sans compter tous les consommables à-côté.

Bref, espérer embarquer sur un bateau sans un sous est plutôt utopique, bien que faisable.

Te voilà un peu plus au fait sur le bateau-stop, revenons à nos moutons !

Nous atteignons la rue piétonne et pénétrons dans ce grand magasin, dans lequel une impression de déjà-vu nous envahi ! On se croirait dans le Globus à Bâle (pour ceux qui connaissent) !

Nous empruntons les escaliers roulant pour nous rendre à l’étage « électronique », nous ne trouverons pas notre bonheur…

Nous poursuivons par le rayon papeterie, Aurélia a besoin d’un nouvel agenda pour 2024 et Ayden d’un stylo plume.

Il y avait pléthore d’agenda, mais point de stylo plume ! Tant pis, nous commanderons par internet.

Nous poursuivons dans les étages et nous nous faisons happer dans le rayon jouet, les enfants veulent, je cite, « juste voir ».

Au rayon LEGO, nous tombons sur des calendriers de l’avent LEGO.

Les enfants en voulaient mais on n’en avait pas encore vu en Espagne. Ça tombe bien, Grand-Maman et Grand-Papa voulaient leur offrir cela !

Nous les prenons et nous dirigeons vers la caisse du rayon jouet, pour payer notre due, mais un étrange manège s’y opère…

Les gens qui souhaitent accéder à la caisse doivent prendre un ticket avec un numéro et attendre leur tour….

Oh ! Comme à la boucherie !! 🥩

Ne voulant pas être le dindon de la farce, on se hâte de prendre un ticket et constatons, avec effroi, qu’il y a au moins 20 numéros avant le nôtre !

Étrangement, la plupart ne souhaite pas payer, mais arrive avec la liste des cadeaux qu’ils souhaitent acheter et les demandent au vendeur qui les accompagnera au bon endroit.

Chez nous, chacun se débrouille en cherchant dans les rayons, et la caisse sert à payer… mais pas ici !

Notre temps d’attente interminable nous aura au moins permis de découvrir cette spécialité espagnole !

On s’en serait quand même bien passé… 30 minutes d’attente pour 30 secondes en caisse….

Une fois cela réglé, fuyons ! Il est de toute façon temps de manger.

Nous retrouvons la rue piétonne et nous mettons en quête d’un restaurant, que nous dénicherons à quelques centaines de mètres de là.

C’est un petit resto typique espagnole, qui sert, entre autres, des tapas maison ! Parfait, allons-y !

La serveuse ne parle pas un mot d’anglais mais à la bonté de nous apporter une carte en anglais, en plus de celle en espagnole.

Aurélia et les enfants choisissent une salade César, pour ma part, les ailes de poulet marinées à la bière me tentaient bien.

La serveuse arrive, on passe commande. Ne comprenons pas ce que je souhaite, je lui montre sur la carte en espagnole.

Je n’ai pas tilté sur le coup, mais les mets n’étaient pas indiqués dans le même ordre sur les deux cartes….

Ce n’est qu’en recevant mon plat que la réalité me rattrapa. A la place d’ailes de poulet, me voici avec…. une Morcilla de Burgos, une sorte de boudin noir avec des grains de riz à l’intérieur.

Oh la boulette !!

En cherchant un peu sur internet, il s’avère que c’est une des spécialités espagnoles !!

Malgré la déception de ne pas avoir ma volaille houblonnée, je m’attaque au boudin, qui s’avérera très bon !

J’aurai également droit à un peu de salade César des membres de ma famille, car le Morcilla de Burgos est plutôt un plat à manger en tapas, à partager, car certes très bon, mais vite écœurant.  

Après ce repas, nous prenons le chemin du retour au bateau.

En passant en annexe devant NIRVANA, nous serons invités à boire un café, échanger quelques mots pour finalement retourner sur PTIPOA et y passer la soirée tranquille.

Aurélia en profitera pour se faire un masque…. terrorisant au passage l’équipage !


Dimanche 19 novembre, 2ème nuit au mouillage provisoire de Las Palmas, comme la nuit passée, calme mais avec les remous des bateaux qui passent.

Aujourd’hui, programme chargé ! Ecole pour les enfants, nettoyage de la salle de bain pour Aurélia et révisions des moteurs pour moi.

Mais avant toute chose, je dois graver 3 nouveaux CDs pour Louna, voilà longtemps qu’elle me le demande.

Oui, sur PTIPOA on utilise encore des CDs, ça évite que les enfants écoutent leurs musiques sur Youtube et ça préserve notre forfait internet, qui est une denrée précieuse et doit être économisée !

Après cela, je plonge dans le moteur babord pour faire la vidange, changer l’impeller et les filtres à huile et à gasoil – tout un programme-,  qui sera quelque peu chamboulé, car c’est également aujourd’hui qu’a lieu le départ de l’ARC et il faut avouer que c’est impressionnant.

Nous nous installons confortablement au poste de barre pour contempler tout cela, sans oublier bien entendu un petit apéro !

Dès 11h, nous assistons à un défilé incessant de voiliers sortant du port pour aller se mettre en attente un peu plus loin.

Une frégate militaire avec à son bord « les officiels », va se positionner sur la ligne de départ, car c’est de là que sera donné le « coup de canon », signalant le début de la course.

Peu à peu, un nombre impressionnant de bateaux attendent, toutes voiles dehors, que le départ de la course soit donné.

La vue de toutes ces embarcations sur l’AIS montre l’ampleur de l’évènement.

Le départ est donné en 3 vagues successives, à 15 minutes d’intervalles.

Tout d’abord, ce sera la catégorie « multicoque », suivi de la catégorie « course » et pour finir, la catégorie « croisière ».

Voilà que le premier coup de canon est donné, les navires se mettent en branle !

Enfin, on suppose, car on ne voit pas grand-chose ! On est loin des départs en trombe des régates telles que la coupe de l’America.

Les autres coups de canons suivront peu après, marquant pour nous la fin de l’apéro !

Il est l’heure de manger, avant de retourner à nos occupations.

NIRVANA nous propose d’aller faire un tour en ville, mais nous devons décliner, il faut tout d’abord finir ce que nous avons commencé.

Il faut également gentiment faire nos commandes sur internet, pour que Papi et Mamie, qui viennent nous voir dans moins d’un mois, puissent nous ramener tout cela dans leurs bagages.

Il est compliqué de se faire livrer des choses quand on est des vagabonds des mers, sans adresse…

Alors nous en profitons !

La journée passera telle une trainée de poudre, nous n’irons même pas à terre ce jour-là.


Lundi 20 novembre, 3ème nuit au mouillage provisoire de Las Palmas, un peu houleux le matin.

La journée commence par l’école pour les enfants.

De mon côté, je continue l’entretien du moteur babord, que je n’ai pas pu finir hier.

Avant le repas, les enfants se plongent dans la lecture du blog, ce qui leur rappelle plusieurs souvenirs passés.

On voit tellement de choses que certains souvenirs s’estompent, une piqûre de rappel ne fait pas de mal.

En début d’aprèm, nous nous rendons à terre, il me faut une pompe à huile manuelle, car une vidange prend beaucoup trop de temps avec la petite pompe en 12 V que j’utilise actuellement.

J’ai 3 moteurs à entretenir, cet achat me sera des plus utiles !

Je trouverai mon bonheur chez le shipchandler du coin et rangerai mon achat dans notre chariot de vieux.

C’est que ça prend pas mal de place ! Il faudra limiter un peu les autres courses.

Nous nous dirigeons ensuite vers la vieille ville, en prenant la promenade longeant la mer.

Ce que nous ne savions pas, c’est que cette promenade est coincée entre la mer……et l’autoroute !

Autant vous dire que les possibilités de traverser sont plutôt restreintes. Il nous faudra marcher un sacré bout avant d’avoir un accès à l’autre côté, nous permettant, enfin, de rejoindre la ville.

Nous flânons ensuite dans la rue piétonne, jusqu’à la cathédrale, avant de revenir gentiment direction le port.

« Pompy », la pompe à huile, confortablement installée dans notre chariot de vieux, aura fort apprécié la balade !

Peu avant le port, nous nous engouffrerons dans un « Hyper Dino », pour faire le plein de victuailles, qui viendront tenir compagnie à Pompy.

Le « plein » est un bien grand mot, la place dispo est plus que restreinte… mais c’est toujours ça de pris !

Nous retournons ensuite au bateau et… repos !


Mardi 21 novembre, 4ème nuit au mouillage provisoire de Las Palmas. Comme la veille, nous avons la houle le matin.

Le train-train reprend. École pour les enfants…. La maitresse me signale dans l’oreillette que ce n’était vraiment pas facile aujourd’hui… et si je dois le signaler, c’est que VRAIMENT, ce n’était pas facile.

Il faut batailler tous les jours, mais certains jours, comme celui-ci en l’occurrence, ce n’est plus une bataille, mais une guerre 💣💣💣!

Pour ma part, je passe un agréable moment (loin du tumulte scolaire) avec notre nouvelle venue, « Pompy » dans la cale moteur tribord.

Grâce à elle, l’entretien du moteur prend bien moins de temps et c’est fort appréciable !

Dans l’après-midi, nous prenons l’annexe pour rejoindre NIRVANA, qui a pris une place au port.

Nous amarrons notre annexe sur le ponton avant d’aller prendre un café avec NIRVANA.

J’en profiterai pour vite passer au shipchandler pour acheter de l’huile, à chaque vidange c’est 5 litres qui y passent à chaque fois.

De retour sur NIRVANA, je pose le bidon et nous nous mettons tous en route, direction la ville pour aller visiter la maison de Christophe Colomb.

Nous y arriverons peu avant la fermeture et pourrons donc y entrer gratuitement !

La visite sera assez vite expédiée, les gardiens souhaitant fermer assez rapidement.

Nous aurons tout de même le temps d’admirer un couple de Ara, hôte de ces lieux, avant de se faire diriger vers la sortie.

Nous nous promenons ensuite dans les rues de la vieille ville, jusqu’à la place devant la cathédrale.

Il y a l’air d’avoir une fête, avec policiers et fanfare.

Ce n’est qu’en voyant un « défilé » de couronne de fleur que nous comprenons que ce n’est pas une fête, mais un enterrement !

Après une courte recherche sur internet, il s’avère qu’il s’agit des funérailles d’une personnalité politique de Gran Canaria.

Nous ne nous attardons pas et continuons notre exploration. Nous sommes désormais à la recherche d’un restaurant, il commence à faire faim !

Nous en dénichons un qui ne paie pas de mine et qui fait des tapas.

Nous nous y installons et commandons une farandole de tapas !

Tous les plats étaient délicieux, à l’exception de la salade de poulpe, qui, pour le coup, était le plat le plus cher ! Dommage.

Alors que nous passons une agréable soirée, nous aurons même droit à un « spectacle de rue » improvisé.

A un moment donné, alors que la terrasse du restaurant où nous sommes attablés se trouve dans une rue piétonne, une bande de jeune déboule à pleine vitesse en trottinette électrique.

Un client du restaurant d’à côté, ne supportant pas ça, pris une chaise et fit mine de la mettre sur leur chemin.

S’en suivi un échange verbal, en espagnol, qui ne semblait pas être des paroles d’amour….

Les jeunes disparurent ensuite au coin de la rue.

Un instant après, un des jeunes revient, torse nu, avec l’envie d’en découdre avec la personne à la chaise.

C’était sans compter sur un de ses convives, devenant comme fou, qui lui sauta dessus.

S’en suivi une bagarre où le jeune « trop sûr de lui », se prit une bonne déculotté avant de déguerpir fissa.

En raison de la proximité de l’échauffourée, les enfants ont été quelque peu choqués.

C’était surtout la première fois qu’ils assistaient à ce genre de scène.

Espérons que ça n’arrive pas trop souvent.

L’arrivée de policiers mis définitivement fin aux hostilités, rendant le calme à la rue.

De notre côté, il ne nous reste plus qu’à payer et retourner vers nos embarcations respectives, après cette belle soirée, si nous faisons abstraction de l’épisode violent.

Le chemin du retour nous fera passer devant des fontaines aux lumières multicolores, cela vaudra bien quelques photos.

Après une dernière tournée de bisous, nous embarquons sur Marge pour retourner sur PTIPOA pour enfin regagner notre « barquette douillette ».

NIRVANA, eux, n’ont que quelques pas à faire sur le ponton avant de monter à bord.


Mercredi 22 novembre, 5ème nuit au mouillage provisoire de Las Palmas, calme.

Durant la matinée, alors que l’école bat son plein et que j’ai le nez dans le groupe électrogène pour sa révision, un bateau de la capitainerie nous accoste.

Ils viennent nous dire que le mouillage n’est plus autorisé et que nous devons nous rendre au mouillage payant ou au port.

D’après eux, le mouillage payant s’est un peu libéré, il y a donc de la place pour s’y mettre.

Nous allons donc bouger… Cependant, je termine tout d’abord l’entretien du groupe électrogène avant d’y aller, tant que j’y suis, j’y reste !

En arrivant au mouillage payant, nous constaterons que le terme « le mouillage s’est libéré » est susceptible à interprétation et a beaucoup moins de valeur lorsque ce n’est pas ton bateau que tu dois placer ici.

Mais c’est de bonne guerre, ils cherchaient en fait juste à nous virer du mouillage provisoire.

Mission accomplie !

Nous mouillons donc tant bien que mal, dans un trou de souris, et sommes proches des autres bateaux, comme tout le monde ici d’ailleurs !

Le fond n’a pas l’air de tenir très bien non plus, nous verrons bien.

Durant l’après-midi, je vais à terre avec Ayden chez le shipchandler pour commander la batterie-moteur qu’il me faut, elle devrait arriver d’ici demain, c’est parfait.

Aurélia et Louna restent sur PTIPOA pour surveiller le mouillage, mieux vaut être prudent.

Il ne se passera heureusement rien, notre mouillage, comme celui de nos voisins, ont l’air de tenir et tout le monde a mis plus ou moins la même longueur de chaîne.

De retour au bateau, ce n’est pas la grande forme pour moi, je me sens épuisé et ai mal au dos.

Je mets cela sur le compte des révisions des moteurs.


Jeudi 23 novembre, 1ère nuit au mouillage payant de Las Palmas, au calme et dans la promiscuité, mais on s’y fait.

On se fait également au bruit constant du port de commerce juste en face, où les cargos débarquent et embarquent des centaines de containers, toute la nuit !

Pas d’école ce matin, car nous devons nous rendre à terre pour aller nous annoncer à la capitainerie et payer notre dû.

Nous payons 3 nuitées, ce qui nous reviendra à 25 € ! C’est cher pour un simple mouillage, mais bon marché comparé au port.

Il n’y a de toute façon aucun mouillage à proximité, donc pas le choix.

Après le passage à la caisse, nous nous rendons à l’Hyper Dino pour faire des courses, avant de passer au shipchandler récupérer la batterie commandée la veille.

Nous retournons ensuite au bateau pour midi, avant de repartir à 14h pour aller chez NIRVANA, où nous prendrons un petit café, avant de les prendre avec nous pour aller visiter le musée des sciences.

Malheureusement, César ne vient pas avec, il est accaparé par un problème de radar.

Nous emmènerons donc Bernadette et Giorgia, direction le côté Est de la ville.

Avant le musée, nous devons passer chez les loueurs de voiture pour voir leur dispo, car sur internet tout semble pris, ce qui parait bizarre.

Le 1er loueur nous indique que la prochaine dispo est…dans une semaine !

On fait un 2ème, puis un 3ème, toujours la même réponse, aucune dispo ! C’est plus que mal parti !

On tente un dernier avant d’abandonner, chez le loueur situé le plus loin et ce sera la bonne ! Ouf !

Nous réservons donc une voiture pour le lendemain, avant de filer au musée.

La visite du musée se révélera très ludique ! Il y a beaucoup d’expériences à faire et tu peux tout toucher, ce qui plait beaucoup aux enfants.

Entre les petites expériences de physique, essayer la réalité virtuelle ou prendre place dans le cockpit d’un avion de chasse, les enfants s’éclatent et le temps file vite, nous y passerons bien quelques heures !

Si bien qu’il fera déjà nuit lorsque nous en sortirons.

Nous prenons ensuite le chemin du retour, déposant Bernadette et Giorgia sur NIRVANA avant de reprendre notre annexe pour retrouver PTIPOA.

On mange vite fait avant de filer au lit, nous nous levons tôt demain, une journée chargée nous attend.


Vendredi 24 novembre, 2ème nuit au mouillage payant de Las Palmas.

Réveil à 6h30, petit déj, préparation des sandwichs et départ à 8h10 du bateau pour aller récupérer la voiture de location.

Nous aurons droit à une Kia bleu !

Nous voilà parti pour la traversée de Gran Canaria, du Nord au Sud.

Nous passerons par Arucas, Teror, Valleseco, Artenara, Tejeda, Roque Nublo, San Bartolomé et finalement Maspalomas, avec ses célèbres dunes de sables.

Les paysages sont très variés au fil de la route, passant du bord de mer assez aride, aux forêts de pins, puis un paysage montagneux suivi d’un paysage de « grand canyon » et pour finir sur du sable à perte de vue.

Tout ça sur la même île !

Quelques arrêts sur image…

Arucas :

Puis Teror :

Nous ferons halte dans les hauteurs, après Teror, pour la pause de midi.

L’endroit nous rappelle la montagne de chez nous, avec ses sapins et ses bruits de clochettes des chèvres qui paissent, la mer au loin en plus !

Comme dirait Ayden :

« Ça me rappelle Belalp ! »

L’endroit est apaisant et chacun apprécie ce moment, ça fait du bien de voir du vert !

Puis direction les hauteurs, au centre de l’île.

Toute la journée, la route aura été sinueuse à souhait, jusqu’à Maspalomas, une énorme cité balnéaire longeant la gigantesque plage de dunes, composées de sable hyper fin.

C’est drôle de s’élancer du haut de la dune et de sauter le plus loin possible !

Les enfants courent, sautent, roulent, remontent et recommencent ! Ils ne tarderont pas à avoir chaud et devenir moite et, finalement, être complètement sablé !

Le sable est tellement fin qu’il colle à la peau, surtout quand elle est moite !

Sans compter qu’Ayden se donne à cœur joie de se rouler dans le sable et en a vraiment partout, jusqu’autour des yeux, ce qui a le don d’énerver Aurélia, qui ne supporte pas ça !

Il est temps de sonner la fin de la récré et de repartir d’ici, après s’être quelque peu désensabler.

Nous reprenons le chemin du retour en emprunter l’autoroute de Maspalomas à Las Palmas.

Après cette journée sinueuse, il n’aura jamais été aussi plaisant de prendre l’autoroute, c’est presque tout droit !

Arrivée en ville, nous irons encore dans la zone commerciale, où se trouve un énorme centre commercial avec un Media Markt, car il nous faut toujours encore 2 disques durs externes SSD.

Le centre est immense et surtout blindé, car aujourd’hui, c’est le Black Friday ! 🏴

Si on avait su, on ne serait pas venu ! 🙅‍♂️

Ça grouille de gens partout et les queues aux caisses sont interminables ! Mais il nous faut ces disques durs, nous prenons donc notre mal en patience.

Après une longue attente et les nouveaux achats en poche, nous nous mettons en quête de nourritures mais il n’y a que des fastfoods… tant pis, nous finirons… au Mcdo.

Une fois le repas pris, nous tentons de retrouver la voiture mais le centre commercial, ainsi que le parking est immense et on est un peu perdu.

Il nous aura fallu plusieurs tentatives et retour sur nos pas pour enfin retrouver notre carrosse.

Nous filons ensuite à la station essence pour faire le complément avant d’aller rendre la voiture et de retourner au bateau.

Nous y arriverons à 21h30, épuisé, mais content de notre journée !


Samedi 25 novembre, 3ème nuit au mouillage payant de Las Palmas.

Ayden et moi nous nous rendons à terre pour aller prendre en photo les dessins sur les rochers de la digue, fait par les bateaux de passage ici. La digue en est remplie.

Ayden en avait repérer un qu’il voulait ABSOLUMENT en photo pour pouvoir le refaire.

Nous n’allions pas à terre que pour ça, je devais encore acheter un bidon d’huile, histoire d’être tranquille pour la prochaine vidange et passons dire au revoir à NIRVANA, où nous boirons un coup tout en papotant avec César et Bernadette.

Je fais pars à César de notre problème de frigo qui s’éteint durant la nuit et ne redémarre que le matin, impliquant une décongélation non désirée tous les soirs.

Il propose de passer cet aprèm sur PTIPOA pour voir, ce que j’accepte volontiers.

En repartant de chez NIRVANA, nous passons à la capitainerie pour payer une nuit supplémentaire, car nous ne partirons finalement que demain !

Entre-temps, Aurélia aura fait le linge et une pizza pour midi, alors que Louna traine en pyjama…

Comme vous pouvez le constater, l’école n’aura pas lieu aujourd’hui.

En milieu d’aprèm, je passe récupérer César sur la digue et l’emmène à bord.

On check ensemble les batteries, les tensions et tout le toutim mais rien ne saute vraiment aux yeux.

Nous cherchons la cause de l’arrêt du frigo et, de discussion en réflexion, vient l’illumination !

C’est là que me vient à l’esprit que ça pourrait venir du feu de mouillage. L’arrêt ne se fait que la nuit, sauf l’autre jour, lorsque nous avions laissé le feu de mouillage la journée en sachant que nous ne rentrerions qu’après la nuit tombée.

Et si c’était ça ? Nous testerons cette nuit, sans allumer le feu de mouillage… affaire à suivre !

Nous buvons un coup pour fêter cette lueur d’espoir, avant de ramener César à terre.

Merci César

pour ton aide !

Nous passerons ensuite la soirée tranquille et nous préparerons pour la navigation de demain.


Dimanche 26 novembre, 4ème nuit au mouillage payant de Las Palmas.

Cette nuit sans le feu de mouillage et miracle, le frigo fonctionne ce matin !

Il faudra encore tester mais cela semble sur la bonne voie.

Nous quittons le mouillage aujourd’hui, il faudra donc creuser un peu plus tard.

Avant le départ, je m’attèle au changement de la batterie moteur tribord.

Une fois cela fait, nous levons l’ancre et entrons dans le port, afin de faire le plein de gasoil.

Nous discuterons avec José Manuel, un vieux monsieur ayant perdu ses doigts qui, pour passer le temps, vient traîner à la station essence et donner un coup de main à l’amarrage des bateaux.

Alors que le pistolet de la pompe crache son précieux liquide dans nos réservoirs, nous échangeons quelques mots et les enfants aussi.

Il demande à Ayden si c’est lui le capitaine et dit à Louna qu’elle ressemble à Shakira.

Après leur avoir demandé leurs prénoms, il éclatera de rire et appellera le petit chien du proprio de la station essence, car le canidé s’appelle également Luna ! C’est marrant !

D’une gentillesse extrême, il donnera des caramels aux enfants et leur achètera même des sucettes avec le peu de monnaie qui lui restaient.

Il apprécie qu’on lui fasse la causette et ça se voit !

En partant, nous lui offrirons 2 bières bien fraiches, pour le remercier de sa gentillesse. Muchas Gracias !

Il est 11h20, nous sortons du port de Las Palmas et prenons la direction de l’Ouest, afin de regagner le mouillage de Sardina Bay, au Nord Ouest de Gran Canaria, où nous jetons l’ancre.

Ce soir, Aurélia et moi sommes invité au restaurant CHEZ PTIPOA, dont le plat du soir sera Hot Dog !

Un vrai régal ! Après le repas, nous passerons la soirée à jouer à des jeux de société, avant de filer au lit !


Lundi 27 novembre, 1ère nuit à Sardina Bay, calme. Le matin sera consacré à l’école, au linge et au commande internet !

Je dois absolument commander les cartes SIM pour l’Iridium (téléphone satellite), la nouvelle carte de navigation pour la région Antilles ainsi que, et pas des moindres, une nouvelle membrane pour le dessalinisateur ! Ce serait problématique de ne pas en avoir de rechange durant la transat, car nous ne pourrions plus faire d’eau douce.

Aurélia, elle, fait sa commande Aroma-Zone.

Toutes ces commandes finiront chez Papi – Mamie, qui devront, lors de leur visite, tout nous ramener…

Ça promet d’être épique, vu le nombre de commandes !

Après le repas, on descend à terre pour visiter un peu.

J’ai pu voir sur internet qu’il y a une petite fromagerie, qui, apparemment, vaut le détour.

Le village n’a rien de spécial mais est tout de même mignon.

La fromagerie se trouve un peu en dehors du village, à côté d’une bananeraie sous serre.

Nous empruntons la route et marchons jusqu’à nous retrouver au milieu des serres.

Nous bifurquons ensuite sur un petit chemin de terre, toujours au milieu des serres, pour arriver finalement devant une maison, en bord de falaise et au milieu de rien.

Étrange comme endroit pour une fromagerie.

On se demande si on ne s’est pas trompé, c’est bizarre, il n’y a rien qui ressemble à une fromagerie.

Pourtant, des personnes arrivent en voiture, s’arrêtent et pénètrent dans la maison.

Je m’approche pour voir et remarque des horaires d’ouvertures, c’est que ça doit être là ! Entrons !

Nous arrivons directement dans ce qui semble être une cuisine ou tout comme, dans tous les cas il s’agissait d’une partie de leur habitation.

On dit bonjour mais on se fait limite dévisager, il ne doit pas y avoir souvent de gringos ici…

on n’est pas trop à l’aise, les enfants se plaignent que ça pue la biquette, Aurélia souhaite partir mais non, nous sommes là, nous y restons !

Peu après, la « patronne » nous dit quelque chose en espagnole, nous en déduisons qu’elle nous demande si on veut gouter, ce qu’on répond par l’affirmative.

C’est marrant, car quand tu ne comprends pas ce qu’on te demande, tu as tendance à dire oui !

Elle finit de servir les autres clients présents qui eux, ne goûtent pas et achètent par dizaine de meules ! 

Une fois les clients partis, c’est notre tour.

La patronne coupe de généreuses tranches de leurs 2 sortes de fromage de chèvre pour nous faire goûter.

On est loin des mini-bouts qu’on te donne par chez nous 😜.

Le fromage est délicieux ! Moi qui ne suis généralement pas trop fan du fromage de chèvre, ceux-là sont top !

On achète un gros bout de chaque avant de ressortir, ravi !

Voilà une nouvelle expérience à notre actif 👍

En retournant au village, nous ferons un crochet par la petite église dont l’intérieur est décoré comme un bateau, c’est original et très sympa !

Alors que le soleil commence à se coucher, nous retournons gentiment vers le débarcadère pour reprendre notre annexe.

En chemin, nous profitons d’un magnifique couché de soleil !

Peu après que le soleil ait disparu de l’horizon, nous embarquons dans Marge et retournons sur PTIPOA, pour la fin de cette journée « goût et terroir » 😊


Mardi 28 novembre, 2ème nuit à Sardina Bay, calme. Aujourd’hui, pas d’école, mais lecture.

Les enfants lisent « Tintin » et « Le petit Nicolas », dans leur cabine, d’où ils sortiront vers 10h30-11h….

Ça va, tranquille la vie de bateau ! 😎

Aurélia, elle, trie les photos pour le traditionnel calendrier que nous offrons chaque année aux grands-parents.

De mon côté, c’est le blog qui m’accapare.

Un peu plus tard, je m’attèlerai à la préparation de la pâte pour une tresse bernoise, que Louna transformera en cœur (plûtot qu’en tresse).

Dans l’après-midi, les enfants joueront aux pirates dans la cabine à Ayden.

Ils se sont fait une taverne et boivent du rhum !

(ils ont sûrement dû voir ça chez les voisins… hum hum !)

Nous sommes tous tellement bien occupé que nous n’irons pas à terre aujourd’hui.

Nous profiterons, à nouveau, d’un magnifique couché de soleil !

Le dernier avec cette perspective-là…

One Comment

  • Amandine

    Trop plaisir de pouvoir recommencer la lecture de nouveaux articles! D’ailleurs bravo Jo, on voit l’évolution de ta plume d’article en article, et c’est top!! 🤓👍
    Vraiment magnifiques ces couchers de soleil, et les paysages des Canaries, que je connaissais pas du tout, sont incroyables!! Grosse pensée pour Aurélia, qui a dû vivre une fin de journée en enfer dans les dunes de Maspalomas 😅
    On a hâte de lire la suite, on veut tout savoir sur la traversée jusqu’au Cap Vert!!!! 😁

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